Le Parlement de Nauru (en nauruan : Naoero parliament ; en anglais : Parliament of Nauru) est l'organe législatifmonocaméral de la république de Nauru[1].
Établi en , au moment de l'indépendance du pays vis-à-vis de l'Australie, le Parlement est régi par la quatrième section de la Constitution[C 1].
Système électoral
Le Parlement est composé de 19 sièges pourvus pour trois ans selon une version modifiée du vote préférentiel appelé méthode Borda et connue à Nauru sous le nom de « système Dowdall ». L'électeur classe l'ensemble des candidats dans sa circonscription par ordre de préférence. Le candidat qu'il classe premier reçoit une voix pleine ; celui qu'il classe second reçoit une demi-voix (0,5 voix) ; celui qu'il classe troisième reçoit un tiers de voix (0,33 voix), et ainsi de suite. Les circonscriptions étant plurinominales, plusieurs sièges y sont à pourvoir : les candidats ayant obtenus le plus de voix cumulées sont élus à hauteur du nombre de sièges dans la circonscription[2],[3].
L'électeur doit indiquer un ordre de préférence pour tous les candidats dans sa circonscription. Les bulletins de votes sur lesquels un ordre de préférence n'est pas assigné à chaque candidat sont invalides[2].
Le nombre de circonscriptions n'est pas fixé par la Constitution, mais s'élève actuellement à huit. Sur ce total, six élisent chacune deux députés ; la circonscription de Meneng en élit trois et celle d'Ubenide en élit quatre, les sièges étant attribués en fonction de leur population[3].
Il n'y a pas de partis politiques à Nauru, les députés s'associant néanmoins pour former une majorité et une opposition. Le droit de vote est ouvert à tous les citoyens âgés d'au moins 20 ans. Voter est obligatoire – tout comme en Australie, l'ancienne puissance coloniale. La non-participation est punie en principe par une amende de 6 A$[2].
Les candidats aux élections se présentent tous officiellement en indépendant ce qui fait de Nauru une démocratie non partisane, les membres s'associant néanmoins pour former une majorité et une opposition.
L'exécutif, constitué du président de la République et de ses ministres, émane du législatif. Les membres élèvent l'un de leurs pairs à la présidence à la suite de toute élection législative, et le nouveau président de la République nomme quatre à cinq députés aux fonctions de ministres[C 2]. L'exécutif est responsable devant le législatif[C 3], qui peut démettre le président et ses ministres de leurs fonctions, par le biais d'une motion de censure[C 4].
En raison d'une crise politique depuis plusieurs années, provoquée par une égalité numérique récurrente entre deux factions au Parlement, le gouvernement songe à ajouter un dix-neuvième siège au Parlement[5]. Cette mesure est devenue effective en en ajoutant un siège à la circonscription de Meneng en prévisions des futures élections[6].
Les sessions parlementaires sont régies et présidées par un député choisi par ses pairs pour occuper la fonction de Président du Parlement (Speaker). Il ne doit pas être un ministre, ni le président de la République[C 5]. L'actuel Président du Parlement est Marcus Stephen, élu le et réélu le [7],[8].
La durée de chaque législature est de trois ans[C 6].
Le Parlement se décrit lui-même comme similaire au système de Westminster, avec certaines différences notables. Il maintient le principe britannique d'un régime parlementaire où l'exécutif siège au législatif, dont il émane, et envers lequel il est responsable. Toutefois, les pouvoirs du Parlement nauruan sont expressément restreints par une Constitution écrite (tandis que la Constitution du Royaume-Uni est coutumière), et, en l'absence de partis politiques, les distinctions entre la majorité présidentielle et l'opposition peuvent être plus fluides[1].