L'accord est le résultat de deux mois de négociations au cours desquels le dîner du 28 avril[2] à l'hôtel Majestic sur le Passeig de Gràcia à Barcelone joue un rôle clé[3]. CiU s'engage à l'issue du pacte à soutenir l'investiture d'Aznar comme président. L'accord débouche également sur un développement du financement autonomique, déjà entamé au cours de l'étape des gouvernements socialistes, ainsi que sur un transfert concerté de nouvelles compétences à la Catalogne en matière de police de la circulation[4],[5],[3] et l'abolition du service militaire en Espagne[1]. Selon Jordi Pujol, c'est également à la suite de ce pacte que la figure du gouverneur civil est supprimée, pour être remplacée par celle de délégué du gouvernement espagnol[6]
Selon ce qu'il affirme dans ses mémoires, Jordi Pujol avait déjà eu une réunion secrète avec Felipe González dans une villa du CESID, au cours de laquelle celui-ci avait conseillé à CiU de soutenir le PP par « sens des responsabilités », si bien qu'ils avaient ensemble exclu la possibilité de former une alliance multipartite pour empêcher le gouvernement PP[3],[7].
Les 2 députés de Herri Batasuna sont absents lors du vote.
Outre l'accord sur l'investiture et les changements en termes de politique régionale, le pacte aura une autre contrepartie à la suite des élections au Parlement de Catalogne de 1999, le PP apportant son soutien à CiU, ce dernier n'ayant pas obtenu la majorité absolue[9].
Le pacte du Majestic aura également des conséquences importances sur la ligne politique du Parti populaire de Catalogne (PPC), car il implique également la destitution de son leader Alejo Vidal-Quadras la même année[3], qui avait incarné « une opposition fermée et consistante à l'hégémonie pujoliste dans la région[10] », et son remplacement par Alberto Fernández Díaz[11]. Selon l'historien Antonio Rivera Blanco, avec cet exemple de realpolitik de la part de la droite, permettant son premier accès au pouvoir depuis la fin de la transition démocratique, « Le changement de culture politique était radical[10]. » Dans les mots du leader catalaniste Jordi Pujol : « Nous avons pu passer de l'attitude agressive d'Aleix [Alejo] Vidal-Quadras à celle de Josep Piqué et Francesc Vendrell(ca), issus de l'aile la plus catalaniste du PP. On nous a également consultés au sujet de quelques nominations de personnes du PP que l'on voulait faire en Catalogne »[12].
Par la suite, l'expression « pacte du Majestic » est utilisée tant dans la sphère politique que dans les médias pour désigner la possibilité de nouveaux accords entre le PP et CiU[13],[14],[15],[16].
↑Maiol Roger, « El fantasma del Majestic sobrevuela CiU », El País, (lire en ligne)
↑Ferran Casas et Mariona Ferrer i Fornells, « Els vots de PDC i PNB asseguren una mesa més favorable al PP », Diari Ara, 19/07/2016 15:06 (lire en ligne) :
« Pablo Iglesias ha afirmat que “sembla un escenari del 1996, dels temps del Pacte del Majestic. Sembla que Rajoy vol practicar català en la intimitat mentre el PP sembla que podria portar Homs a la presó” »
↑(ca) Enric Hernàndez, « L'independentisme ja no té cua », El Periódico, (lire en ligne) :
« Les votacions de la mesa del Congrés reflecteixen el final del veto al sobiranisme com a actor polític. El següent pas, un 'Majestic 3.0', mitjançant l'abstenció »
(ca) Jordi Pujol (avec la collaboration de Manuel Cuyàs(es)), Memòries : De la bonança a un repte nou (1993-2011), vol. III, Barcelone, Proa, , 1re éd., 330 p. (ISBN978-84-7588-258-1), p. 63-66