En 1038, sous les ordres du chef lombard Ardouin, Onfroi et ses frères participent à une expédition byzantine en Sicile[4]. Les Normands s’illustrent lors de la bataille de Troina et contribuent à la prise de Syracuse par le général byzantin Georges Maniakès en 1040[5].
Au retour de cette expédition, au cours de laquelle les Normands ont constaté la cruauté et la mauvaise foi des Grecs, les mercenaires décident de combattre pour leur compte et entament la conquête des possessions byzantines en Apulie[6]. Melfi, capturée grâce à une ruse d’Ardouin, est choisie comme capitale du comté d'Apulie et Guillaume Bras-de-Fer y est élu chef des Normands d'Italie en [7]. À la suite de la mort de Guillaume en 1046, Drogon parvient à s’imposer à la tête du comté d’Apulie[8]. L’année suivante, Onfroi reçoit la seigneurie de Lavello[9]. Robert Guiscard[10] et Richard, futur comte d’Aversa, viennent renforcer les effectifs normands à la même période[11].
En 1051, une insurrection anti-normande éclate en Apulie. Drogon et plusieurs de ses compagnons sont assassinés le [12]. Onfroi, qui a survécu au massacre, succède à son frère comme comte d’Apulie et chef des Normands d'Italie[13]. Dès son avènement, il commence par châtier violemment les instigateurs de l'assassinat de Drogon, faisant scier vif puis enterrer vivant le principal meurtrier[13]. Il doit surtout faire face à une importante coalition menée par le pape Léon IX, hostile à l’expansion normande. Avec l’appui des troupes impériales, le pontife lance une offensive en Apulie en [14].
Onfroi convoque Robert Guiscard et le comte Richard d'Aversa pour ce combat décisif qui les attend sur les bords du Fortore[15]. Le , les Normands remportent une victoire décivisive à Civitate[16]. Le pape Léon IX, capturé, est raccompagné sous escorte jusqu’à Bénévent[17]. Pour obtenir sa libération, le pontife accorde aux Normands, au nom de l'Église, l'investiture de tout ce qu'ils ont déjà conquis et de tout ce qu'ils pourront conquérir en Apulie, en Calabre et en Sicile[18]. Ce faisant, le pape s'arroge implicitement la propriété de provinces alors détenues par les Grecs et les Lombards[19].
En 1055, Onfroi, Robert et leur frère Godefroi, nouvellement arrivé, effectuent une campagne militaire contre les possessions byzantines de l’extrême-sud de l’Italie[20].
↑André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN978-2-91454-196-1), p. 68.
↑Huguette Taviani-Carozzi, La terreur du monde : Robert Guiscard et la conquête normande de l’Italie, Paris, Arthème Fayard, , p. 218.