Ce titre désignait aussi les médecins militaires en tant qu'officiers de service de santé selon un sens qui est progressivement sorti de l'usage[1] et qui est source d'une certaine confusion.
Historique
Les décrets des 28 juin et relatifs « à l’organisation des secours à accorder annuellement aux enfants, aux vieillards et aux indigents » vont créer un corps d'officiers de santé[2]. Le texte précise qu'« il sera établi près de chaque agence un officier de santé chargé du soin de visiter à domicile et gratuitement tous les individus secourus par la nation, d’après la liste qui lui sera remise annuellement par l’agence. »
Cette disposition très « moderne »[3], mais qui a permis la pratique de la médecine sans distinction de diplôme[4], va induire une confusion au sein de la population et faire progresser la désertification médicale des campagnes et le charlatanisme[5].
La loi du 19 ventôsean XI () va remettre de l'ordre et crée deux niveaux dans les professions de santé : celui des médecins et chirurgiens diplômés de la Faculté et celui des officiers de santé, appelés "second ordre". Ce dernier grade était ouvert à des praticiens qui ne possédaient pas le baccalauréat mais qui avaient fait valider leur pratique par un jury départemental remplacé ensuite par un jury universitaire[6]. Cette loi de 1803 relative à la médecine est un compromis entre l’Ancien Régime et la Révolution[7].
« [N]ul ne peut [après la loi du la loi du 19 ventôse,] exercer la médecine ou la chirurgie sans avoir été reçu docteur. Sauf dans les campagnes déshéritées où les « officiers de santé » créés comme palliatif pratiquent avec un bonheur inégal jusqu’en 1892. »
Ils ne purent, jusqu’en 1855, pratiquer la médecine que dans le département où ils avaient reçu leur diplôme[9].
Ils n’avaient pas le droit d’effectuer certains actes et ne pouvaient pas avoir accès aux fonctions de médecin hospitalier ou d’expert[6].
L’officiat de santé fut aboli en 1892[9] - c'est le cas dès les années 1870 en Moselle annexée par l'Allemagne, même si les officiers de santé déjà en exercice ont pu continuer à exercer, le dernier étant mort en 1902[10]. On continua d'utiliser le terme chez les militaires.
Personnages célèbres
Émile Bégin (1802-1888), officier de santé, lui-même fils d'un officier de santé, puis médecin et historien.
François Vidal, « Les "Petites écoles" de médecine au XIXe siècle », Actes. Société française d'histoire de l'art dentaire, , p. 22-24 (lire en ligne [PDF]).
Bernard Hœrni, « La Loi du 30 novembre 1892 », Histoire des Sciences Médicales, vol. XXXII, no 1, , p. 63-67 (lire en ligne [PDF]).
Olivier Faure, Contre les déserts médicaux, les officiers de santé en France (1ere moitié XIXe siècle), Tours, PUFR, 2020, 282 p.
Jean Vincent François Vaidy, Plan d'études médicales : à l'usage des aspirans aux grades de docteur en médecine, de docteur en chirurgie, et d'officier de santé, Paris, Panckoucke, , 96 p. (lire en ligne).
François-Clément Maillot, Aide-mémoire médico-légal de l’officier de santé de l’armée de terre, Paris, J.B. Baillière, , 648 p. (lire en ligne).
Olivier Faure, Les Français et leur médecine au XIXe siècle, Belin, 1993, 317 p.
↑(en) Maurice Crosland, « The Officiers de Santé of the French Revolution: A Case Study in the Changing Language of Medicine », Medical History, vol. 48, no 2, , p. 229–244 (lire en ligne).