Nous nous verrons en août (titre original : En agosto nos vemos) est un roman de langue espagnole[1], œuvre posthume de l’écrivain colombien prix Nobel de littérature Gabriel García Márquez, mort le [2],[3],[4],[5].
Composition du roman
Gabriel García Márquez commence l’écriture de ce court roman en 1999. Cette année marque, d’après son entourage, le début de la démence sénile de l’écrivain. Il va souffrir de problèmes de mémoire à la fin de sa vie.
Il fait une première lecture publique de son roman en 1999, et dévoile le premier chapitre lors d’un forum littéraire à Madrid.
Le roman paraît le 13 mars 2024.
À l'origine, l'auteur a envisagé cette histoire comme une nouvelle. Au fil de révisions et de publications sur divers supports, elle a évolué pour devenir un brouillon de roman. Ce texte devait inclure trois autres parties, dont le point commun était des « histoires d'amour de gens âgés ». L'amour aurait été le thème central[6]. L’auteur déclare en 2004 qu’il est « assez satisfait » du développement du protagoniste, mais pas du résultat final. Il retravaille toujours ses écrits jusqu'à ce qu'ils lui conviennent. Il produit au moins cinq versions du roman, ce qui compliquera la publication[7]. Finalement, il abandonne, rend un jugement défavorable et laisse le roman inachevé. — « Il m’a dit directement que le roman devait être détruit », a déclaré Gonzalo García Barcha, le plus jeune fils de l’auteur —[8].
Dix ans après sa mort, les universitaires qui ont lu l'histoire éparpillée sur 769 pages, ont convaincu les deux frères de réunir ces épreuves dans un livre posthume. Nous nous verrons en août est publié par ses fils pour commémorer le travail de leur père. Rodrigo et Gonzalo García Barcha se lancent dans un travail d’archéologue, pour lier entre eux les fragments du court roman.
Roman posthume, les éditeurs notent qu’il est le résultat d'un ultime effort créatif. Gabriel García Marquez[12]
« est connu pour sa grande capacité inventive, sa poésie, ses récits captivants, une compréhension de la nature humaine et une exploration des expériences et des souffrances, en particulier dans le domaine de l'amour, peut-être le thème principal de toute son œuvre. »
Résumé
Nous nous verrons en août relate l'histoire d'Ana Magdalena Bach qui une fois par an, le 16 août, prend le ferry pour se rendre sur une île caribéenne où est enterrée sa mère. Son habitude est de déposer un bouquet de glaïeuls sur sa tombe, et ne passer qu'une nuit dans le vieil l'Hôtel del Senador, avant de retrouver son mari[13]. Cependant, l'été de ses 46 ans, ses habitudes sont chamboulées. Ce soir-là, elle fait la rencontre un homme dans un bar, et cède à la tentation, trompant son époux Domenico pour la première fois[14].
Bien que l'homme l'ait prise pour une prostituée, Ana Magdalena reste obsédée par cette rencontre. L'année suivante, elle ne croise pas cet homme. Néanmoins, elle commence une nouvelle phase de sa vie où chaque été, elle vivra une nouvelle aventure, allant d'une liaison avec un évêque en vacances, à une rencontre avec un tueur en série, ou encore à des retrouvailles avec un ami d'enfance. Pendant ce temps, son mariage se détériore. Jusqu'à ce qu'elle comprenne pourquoi sa mère a choisi cet endroit comme dernier repos[15].
Personnages
Ana Magdalena
Ana Magdalena, 46 ans, est mariée à Domenico depuis près de 30 ans et ils ont deux enfants. Cependant, elle ressent le désir de faire croitre sa liberté personnelle après tant d'années de mariage. Elle se lance dans l'adultère des histoires d'amour en dehors de son mariage. La protagoniste a une habitude qui est que tous les étés, elle se rend sur une île afin de se recueillir sur la sépulture de sa mère[16].
Domenico
Domenico est l'époux de la protagoniste, chef d'orchestre, leur relation est loin des stéréotypes d'un "vieux couple", marquée par une existence paisible[16].
Thème central
Adultère
Une postface éditoriale éclaire ce divertissement intime et bien éloigné des récits épiques[17]. Au lieu de se concentrer sur des aventures grandioses, le conte explore les relations sexuelles extraconjugales d'Ana Magdalena. La protagoniste est tiraillée entre recherche de liberté et poids de la culpabilité. C'est une réflexion sur une femme qui surmonte ses préjugés pour succomber au plaisir[18].
Citation
« Chaque 16 août à la même heure, elle faisait le même voyage, prenait le même taxi, s’arrêtait chez la même fleuriste et, sous un soleil de feu, dans ce même cimetière indigent, venait poser un nouveau bouquet de glaïeuls sur la tombe de sa mère. Puis il ne lui restait plus rien à faire jusqu’au lendemain, à neuf heures du matin, quand le premier bac du retour prenait la mer. »
↑(es) Alexandra Alter, « Gabriel García Márquez voulait détruire son dernier roman. Maintenant, il est sur le point d’être publié », The New York Times, (lire en ligne [html])
↑« Nous nous verrons en août : Un roman posthume publié par les fils de García Márquez », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
↑(en-GB) Anthony Cummins, « Until August by Gabriel García Márquez review – his abandoned last novel », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le )
↑A.N, « Le vertige de l’adultère selon Gabriel García Márquez », magazine l'orient littéraire, (lire en ligne [html])