René Forgeot, connu en littérature sous le pseudonyme de Noël Devaulx, est un nouvelliste et romancier français, né le à Brest et mort à Valence (Drôme) le 9 [1].
Biographie
Après avoir dû renoncer, pour des raisons de santé, à la carrière maritime, René Forgeot devient Ingénieur diplômé de l'École Supérieure d'Électricité. Soutenu par Boris de Schloezer, il entre en littérature sous le nom de Noël Devaulx, avec « Le Mont Coelius », paru le dans le numéro 3 de la revue Mesures, que dirige Jean Paulhan. Suivent des textes magistraux, hantés par la thématique du sang, des gaz et des déportations, qui paraissent pendant la guerre, notamment dans les revues de Pierre Seghers, Poésie ; de Max-Pol Fouchet, Fontaine ; et de René Tavernier, Confluences. En pleine occupation, l'auteur disait que « le Pressoir mystique » ne pouvait être mis entre toutes les mains : de fait, le collaborationniste Pierre Drieu La Rochelle émit quelques réserves. L'ensemble plaçait Noël Devaulx au rang des plus grands. Son premier recueil de nouvelles, L'Auberge Parpillon paraît chez Gallimard en 1945. En 1948, Albert Béguin publie finalement à Neuchâtel, dans sa collection des « Cahiers du Rhône », LePressoir mystique. Dès ce moment, le narrateur apparaît à la fois comme un classique, par la maîtrise et le dépouillement du style, et comme un fantastique, par son goût de l'atmosphère fabuleuse et la perpétuelle présence de suggestions métaphysiques ou oniriques : personnages doués d'une « nature plus qu'humaine » comme La Dame de Murcie, dont les yeux possèdent un pouvoir énigmatique et irréfutable.
Jean Paulhan, dans sa « Post-face » de 1945, écrit qu'il est « déjà très louable d'écrire des paraboles » : il veut voir dans Noël Devaulx un des conteurs capables de tirer le lecteur hors du « petit monde où nous sommes enfermés, entre la métaphysique allemande et le roman américain (qui s'entendent très bien, qui ont conclu une sorte de pacte, on ne sait pourquoi ! ». Serait-ce la double raison de sa relégation ? « Théâtre d'ombres », selon l'expression de H. Ronse (NRF, 2, 1967) mais où l'évidente existence de ces ombres même est comme la gravure en creux de nostalgie du spirituel et du sacré.
Œuvres
1945L'Auberge Parpillon, Nouvelles, post-face de Jean Paulhan, Éditions Gallimard
1948Le Pressoir mystique, nouvelles, Neuchâtel, Éditions La Baconnière - Paris, Éditions du Seuil