Tardieu avait épousé, le , à Saint-Jacques-du-Haut-Pas, la veuve du commissionnaire de l’oratoire Laurent Baron, Louise-Françoise Aveline, de la famille du graveur de ce nom. Devenu veuf en 1708, il épousa en secondes noces, le , la veuve du pâtissier Germain Le Coq, Marie-Anne Horthemels, qui elle-même a cultivé avec talent la gravure, et qui a notamment vulgarisé par le burin les portraits du cardinal de Bissy, du cardinal de Rohan et du régent. Il devint par ce mariage le beau-frère de Charles-Nicolas Cochin et d'Alexis Simon Belle.
Tardieu ainé se recommande par la variété de ses travaux, la liberté de la touche. Son œuvre considérable se distingue par une touche très colorée, et il a su combiner heureusement la pointe avec le burin. Son travail, heureux mélange de pointe et de burin, est à la fois régulier et pittoresque, sans aller jusqu’à la liberté excessive qui a caractérisé plus tard la manière de Jacques-Philippe Le Bas, dont il a été le maitre, ainsi que de Laurent Cars. Sa planche du Grand embarquement pour Cythère, d’après Watteau, a su faire passer l’esprit et la couleur du tableau reproduit. Jean-Baptiste van Loo a peint son portrait placé dans les galeries de Versailles.
Œuvres
Portraits
Nicolas Pollart, prêtre de l’Oratoire en 1740, dessiné et gravé par Nicolas Tardieu, (29,8 × 20,9 cm)[1] ;
Recueil historié des hommes illustres d’Angleterre, d’après des dessins italiens et français ;
Nicolas Tardieu réalise plusieurs gravures du livre Les Fables nouvelles[24] d'Antoine Houdar de La Motte publiées en 1719 dont : L'aigle et l'aiglon[25], La Magicienne[26], Les Sacs des destinées[27], Les Deux oracles, Le Pélican et l'araignée, L'Homme et la sirène, Achille et Chiron, Minos et la mort etc. Les autres graveurs ayant également illustré ce livre sont : Claude Gillot, Nicolas-Étienne Edelinck, Bernard Picart, Charles Simonneau.
M. de Julienne jouant du violoncelle près de Watteau[32]
Gravures d'après Antoine Watteau
La Proposition embarrassante
Plaisir pastoral
L'Embarquement pour Cythère
Les Champs Élysées
Expositions
Antoine Watteau et l'art de l'estampe, Musée du Louvre, Paris, 2010.
Réception critique
« Il a été l'un des plus brillants interprètes de Watteau... Ses estampes sont de bons témoins de l'évolution qui s'est produite dans les techniques de la gravure chez les héritiers de Gérard Audran. » - Émile Dacier[33]
« Un des plus beaux graveurs du XVIIIe siècle et le plus remarquable de la nombreuse et célèbre famille Tardieu. » - Dictionnaire Bénézit[34]
Émile Dacier, Albert Vuaflart et Jean Herold, Jean de Julienne et les graveurs de Watteau au XVIIIe siècle, 4 volumes, Maurice Rousseau, libraire à Paris, 1922-1929.
Émile Dacier, La gravure française, collection Arts, styles et techniques, Larousse, 1944.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.