Le monument se veut également le mémorial de toutes les victimes de l'ensemble des totalitarismes, et c'est à ce titre qu'Alexandre Soljenitsyne l'a inauguré le [3],[5] devant 30 000 personnes[6].
Il est le point de départ du « Chemin de la Mémoire » qui se termine à la chapelle du Petit-Luc, restaurée en 1867, où sont inscrits les noms des victimes de la tuerie de 1794.
Le mémorial
Architecture
D’aspect très sobre[3], le mémorial est composé de quatre blocs de quartzite sombre. L’architecture est minimaliste, de couleur uniformément grise. Le bâtiment est construit pour être favorable au recueillement, à la paix et au pardon[3]. Deux portes impressionnantes et imposantes ornent le bâtiment de chaque côté.
Description intérieure et symbolique
À l’intérieur du bâtiment, il y a 4 salles, chaque salle représentant un thème[7] :
L’évocation de l’anéantissement de la Vendée
Dans cette salle quasiment nue se trouvent un bac de sable ainsi qu'un écran où défilent des images au graphisme sobre presque abstrait, évoquant l’insurrection et l’extermination de la Vendée sur une musique de Rémi Gousseau.
Les objets symboliques
Les objets qui ornent la pièce sont les suivants : des tapisseries, des chapelets cousus sur un tissu, des petits sacré-cœurs en creux ou en relief sur une étoffe, un ostensoir en carton évoquant le culte clandestin des prêtres réfractaires, des faux à la lame retournée et quelques outils devenus des armes de combats, le chapeau rabalet des paysans de 1793.
Les textes historiques
Dans cette salle se trouvent dix panneaux où sont inscrits des discours de députés la Convention stigmatisant la révolte vendéenne[7], ainsi qu’une allée d’eau et de genêts conduisant à deux statues en schiste qui symbolisent un couple de Vendéens.
Le souvenir du massacre
Dans cette salle trône un cube nu avec au sol des petites pierres dressées, représentations des martyrs anonymes (sculpture de Jacky Besson[7]). Tout cela est baigné dans une lueur pâle propice au recueillement. Le Vexilia Regis, hymne de l'Armée catholique et royale de Vendée, est recomposé dans une musique originale.
Sortie du mémorial
Au bout d'une passerelle traversant la Boulogne, l'œuvre Le Mur calciné, réalisée par le sculpteur Pierre Culot[7], évoque les habitations détruites au pied de la colline, colline qu'il faut gravir pour atteindre la chapelle. Elle est accompagnée d'une autre œuvre, La Déchirure végétale[3]. Le chemin est ponctué de citations de l’écrivain paysan vendéen Jean Rivière et du poète Paul Claudel, entre autres.
Chapelle du Petit-Luc
La chapelle du Petit-Luc[8] a été érigée en 1867 à l’endroit même du chœur[9] de l’ancienne église Notre-Dame du Petit-Luc (seule partie conservée), détruite le par les armées républicaines. L'édifice a été restauré en 1867 à l’initiative du curé Jean Bart. À l’intérieur de la chapelle figurent sur les murs 22 tables de marbre comportant les noms des victimes massacrées lors de la nuit du , recensés dans un cahier du curé de la paroisse de l'époque, Charles Vincent Barbedette, et redécouvert par Jean Bart[10].
↑Alain Gérard, « Les Lucs, Vendée 1794 : l'histoire d'un trou de mémoire », dans Jean-Pierre Bardet, Dominique Dinet, Jean-Pierre Poussou, Marie-Catherine Vignal, État et société en France aux XVIIe et XVIIIe siècles : Mélanges offerts à Yves Durand, Presses Paris Sorbonne, coll. « Centre Roland Mousnier » (no 5), , 548 p. (ISBN9782840501510, lire en ligne)