Fin 1991, sous l’impulsion de la Municipalité, l’idée de créer un musée rendant hommage aux combattants de la Première Guerre mondiale prit forme et l'Association Somme 1916 est créée. Sous la direction de Thierry Gourlin — à cette époque responsable du centre de secours principal d’Albert —, une équipe encadra un chantier d’insertion qui entreprit les travaux de réfection et de mise en conformité d’un souterrain existant.
Le musée ouvrit ses portes le . Cette année-là le musée accueillit 10 000 visiteurs. Ce chiffre est passé à 90 000 en 2014, dont 60 % de touristes anglophones.
Chaque année, le musée acquiert de nouvelles pièces et améliore la présentation de ses collections.
Collections
Ce musée souterrain est constitué d'une quinzaine d'alcôves (ou abris), de part et d'autre d'une galerie de 250 mètres de long. Dans la galerie, des armes et équipements militaires sont exposés dans des vitrines ainsi que des affiches, des articles de journaux et des photographies. Dans les alcôves ont été reconstituées diverses scènes illustrant le quotidien des soldats dans les tranchées lors de l’offensive franco-britannique de 1916 pendant la Bataille de la Somme :
scènes de tranchées allemandes, australiennes, britanniques, canadiennes ou françaises ;
scène d'infirmerie ;
scène de repos et de distraction des soldats ;
scène d'attaque, à la sortie du souterrain.
Les panneaux explicatifs sont rédigés en allemand, anglais, français et néerlandais.
Pour terminer la visite, la « galerie des Héros » retrace le parcours de certains personnages qui se sont illustrés pendant la Bataille de la Somme :
Lucien Laby (1892-1982), fils d’un pharmacien, ancien adjoint au maire de Reims, installé dans la Somme au moment de la déclaration de guerre. Élevé à l'École du service de santé de Lyon, il participa à la Grande Guerre en tant que médecin auxiliaire. En 1914, il prit part à l’Offensive de Lorraine, avant de stationner dans la Somme. En , il demanda à être affecté au 294e RI et prit part à l’offensive de Champagne en , à Verdun en , sur la Somme en septembre et enfin au Chemin des Dames au printemps de 1917. Il fut affecté ensuite dans une ambulance chirurgicale automobile près de Belfort. En 1918, atteint par la grippe espagnole, il participa néanmoins, en novembre, à l'entrée des troupes françaises dans Mulhouse et Strasbourg. Il est l'auteur d'un journal de guerre, Les Carnets de l'aspirant Laby, écrits dans l'action et non retouchés par la suite, qui témoigne de la cruauté du conflit et de la violence des affrontements.
Animation
Projection de films documentaires sur la Grande Guerre.
Animation sur l'équipement du soldat au front.
La sortie du musée donne accès au jardin public où coule l'Ancre, sous les vestiges des remparts de la ville d'Albert.
Pierre Laboureyras, La ville d'Albert, avant et après la guerre 1914-1915, la destruction d'une cité picarde et d'une basilique mariale, 1916.
Joseph Picavet, La bataille de la Somme juillet 1916-mars 1917, Inval-Boiron, Éd. la Vague verte, coll. « Jusant », , 174 p. (ISBN978-2-913924-86-4, OCLC470648401).
Alain Denizot, La Bataille de la Somme, juillet-, Paris, Perrin, 2002.
En 16 dans la Somme, Paris, Touring club de France, 1966.
Le Courrier picard, numéro spécial : « 1916-1986, 70 ans déjà, La Bataille de la Somme », 1986.
Le Courrier picard, numéro spécial : « La Grande Guerre en Picardie », 1994.