Dès le milieu du XIXe siècle, l’élite intellectuelle et politique de La Réunion réclame la création d’un musée consacré, selon la formule de l’époque, aux « Beaux-Arts ». Il faut attendre le début du XXe siècle pour assister à sa naissance, grâce à l’action de deux créoles, amis d’enfance, Georges Athénas et Aimé Merlo (connus en littérature sous le pseudonyme littéraire de Marius-Ary Leblond). Ils reçoivent dans leur démarche le soutien du Conseil Général (à l'époque, Conseil Colonial) de La Réunion qui affecte au projet l’ancienne résidence des évêques de Saint-Denis (ex-maison Manès). Le , le public découvre le nouveau musée, le second créé à La Réunion après le Muséum d’Histoire naturelle. Il porte depuis sa création le nom de Léon Dierx, poète, peintre et sculpteur réunionnais.
La maison Manès
Lors de sa création, les collections du musée sont installées dans une ancienne maison d’habitation, bâtie entre 1843 et 1846. Située le long de la rue de Paris, elle se distingue par sa façade en pierre qui masque un bâtiment construit en bois. Elle a été construite par les frères Fraixe, architectes, pour Gustave Manès, notable et planteur de la colonie[1] qui la vend en 1855 à Georges Imhaus(d), un industriel et homme politique[2]. En 1860, elle devient la propriété du Conseil général qui la met à disposition des évêques de la colonie. L’évêché quitte les lieux en 1911.
Reconstruction
De 1912 aux années 1950, le musée ne subit aucune modification : les administrateurs du musée se contentent de procéder à des réparations urgentes ou à des travaux d’entretien. Au début des années 1960, un projet de reconstruction est élaboré par les architectes Jean Hébrard et Daniel de Montfreid, alors responsable des bâtiments publics dans le département[3]. En 1963, les collections sont mises en réserve et la vieille maison Manès est alors entièrement détruite, y compris la façade en pierre. En 1965, le nouveau musée rouvre ses portes au public. Le portique et la façade ont été reconstruits en béton et des salles modernes et fonctionnelles permettent un meilleur accrochage. L’ensemble est complété à l’arrière par des bureaux et des réserves terminés en 1970.
Le musée a été représenté sur une série de timbres signés Robert Caulet, diffusés de 1932 à 1944.
Une partie des collections du musée est visible sur le site de l'Iconothèque historique de l'océan Indien, catalogue numérique des musées départementaux de La Réunion.
Au cœur d'une île, les artistes et les Hauts de La Réunion au XIXe siècle, septembre 2017- avril 2018
Traces fantômes de Charly Lesquelin et Un peu de bleu dans le paysage de Charles Prime, mai - août 2018. Résidence d'artiste Patrimoine et création
Un monde flottant, dialogues d’estampes Japon-Europe, octobre 2018 - mars 2019. Collaboration avec Johannesburg Art Gallery
Le Jour de l'abolition, avril - septembre 2019. En lien avec les 375 ans de l'abolition de l'esclavage à La Réunion
Les Hauts d'une île, photographies de Morgan Fache, novembre 2019 - avril 2020. Résidence d'artiste Patrimoine et création
"PIÉDBWA", l'Arbre Manifeste, installation de Kako, novembre 2020 - avril 2021. Résidence d'artiste Patrimoine et création.
Bibliographie
Catalogues d'exposition
Jean-François Rebeyrotte. La collection Ambroise Vollard du Musée Léon-Dierx : les donations de 1912 et 1947. Musée Léon Dierx, 1999 (ISBN2-85056-356-0)
Christian Germanaz, Bernard Leveneur. Au cœur d'une île, les artistes et les Hauts de La Réunion au XIXe siècle. Musée Léon Dierx, 2017 (ISBN978-2-9527874-8-2)
Claude Allemand-Cosneau, Bernard Leveneur. De Manet à Picasso : trésors de la Johannesburg Art Gallery et du Musée Léon Dierx. Musée Léon Dierx, 2016 (ISBN978-2-9527874-7-5)
Autres
Armelle Jacquinot, Maryse Duchêne, Jacqueline Ah-Koon. Le Musée Léon Dierx, la Réunion. Réunion des musées nationaux, 2001 (ISBN2-7118-4405-6)
Fabienne Jonca, Bernard Leveneur. Ambroise Vollard – Un don singulier. Éditions 4 Épices, 2017 (ISBN978-2-95272-04-96)
Références
↑Jean-François Géraud, « La ville des sucriers. Bourbon/La Réunion, 1810-1880 », Cultures citadines dans l'océan Indien occidental (XVIIIe- XXIe siècles), , p. 103-125