Le mont Tyree est un sommet culminant à 4 852 mètres d'altitude en Antarctique, ce qui en fait le deuxième plus haut du continent après le massif Vinson situé à moins de dix kilomètres. Il fait partie du massif Sentinel des monts Ellsworth, à la base de la péninsule Antarctique. Découvert en 1958, il est gravi pour la première fois en 1967 et seules cinq expéditions sont parvenues à son sommet en date de 2013. Son ascension est l'une des plus difficiles au monde.
Toponymie
La montagne est nommée en l'honneur du contre-amiral David M. Tyree, qui commande l'U.S. Naval Support Force en Antarctique du jusqu'au [2].
Le mont Tyree est découvert en durant les vols de reconnaissance de l'escadron US Navy VX-6 parti de la station Byrd, et cartographié en janvier de l'année suivante par le Marie Byrd Land Traverse Party[2],[7].
La première ascension est réalisée le par Barry Corbet et John Evans, membres de l'équipe de Nicholas Clinch qui avait atteint le sommet du massif Vinson quelques jours auparavant[8]. Ils empruntent un des rares couloirs neigeux dans le versant oriental de l'arête nord-ouest, qui relie le mont Gardner au mont Tyree[9]. Ils sont de retour au camp de base après 22 heures[10]. C'est de loin l'ascension la plus difficile réussie par l'expédition de 1966-1967[11]. L'objectif de cette dernière avait été fixé à l'American Alpine Club par les autorités américaines afin de dévaloriser les sommets du massif Sentinel et de décourager d'autres alpinistes d'y accéder, en particulier au mont Tyree jugé impressionnant et enviable[12].
En , l'alpiniste américain Mugs Stump(en) est assistant de terrain pour le compte de la National Science Foundation ; son contrat lui interdit de tenter des ascensions à caractère sportif. Pourtant, il ne peut résister au désir de gravir la paroi occidentale du mont Tyree, haute de 2 300 mètres. Il réussit cette première en escalade mixte, en solo et en douze heures, avant de redescendre par la voie Corbet-Evans[13],[14],[15]. Il considère alors qu'il s'agit « peut-être de la voie la plus difficile jamais réalisée par l'homme »[14]. Il se tue en en tombant dans une crevasse au Denali, en exerçant comme guide de montagne[13].
Le , Antoine de Choudens et Antoine Cayrol, du Groupe militaire de haute montagne, ouvrent la voie du Grand couloir de la face est. De Choudens meurt en dans la face sud du Shishapangma[16]. Les militaires français sont suivis par un itinéraire semblable le de la même année, par Conrad Anker et Alex Lowe[17],[18]. Ce dernier meurt en , également au Shishapangma. Son corps est finalement retrouvé en [19].
L'ascension du mont Tyree est considérée comme difficile. En particulier, ses pentes sont plus rocheuses que celles du massif Vinson, dont la majorité de l'ascension se fait en marche glaciaire. La meilleure période de l'année pour gravir le mont Tyree est l'été austral soit les mois de décembre, janvier et février. En effet, en cas de temps dégagé, la température dans les tentes varie de 0 °C à −10 °C tandis qu'elle peut chuter jusqu'à −35 °C au sommet de la montagne et bien plus en cas de blizzard. Le voyage débute à Punta Arenas dans le Sud du Chili où les alpinistes empruntent durant 4 h 30 un avion-cargo en direction de la base de Patriot Hills située entre le massif Vinson et le pôle Sud. De là, un second vol les dépose à l'ouest du massif Sentinel, à la limite de l'inlandsis.