Menso Folkerts est né le à Eschwege dans le Land de Hesse.
Menso Folkerts a étudié la philologie classique et les mathématiques de 1962 à 1967 à l'université de Göttingen, où il a obtenu son doctorat en 1967 (Boethius Geometrie II, ein mathematisches Lehrbuch des Mittelalters, Franz Steiner, Wiesbaden 1970). En 1968, il a réussi l'examen d'État à Göttingen et en 1969 est devenu assistant de recherche à l'Institut d'histoire de la science et de la technologie de l'université technique de Berlin, où il a été habilité en 1973. À partir de 1976, il est professeur à l'université Carl von Ossietzky d'Oldenbourg et à partir de 1980 professeur d'histoire des sciences naturelles à l'Institut für Geschichte der Naturwissenschaften de l'université Louis-et-Maximilien de Munich. Il a pris sa retraite en 2008.
Travaux
Folkerts s'est intéressé entre autres aux éditions latines d'Euclide au Moyen Âge, aux collections de problèmes mathématiques du début du Moyen Âge, aux textes médiévaux, qui ont repris l'arithmétique dans le système décimal indo-arabe, et à Regiomontanus. De plus, à partir du volume publié en 1994, il est l'un des éditeurs de la Nicolaus Copernicus Gesamtausgabe(de), l'édition complète de Nicolas Copernic[1].
Parmi les éditions latines des Éléments d'Euclide au Moyen Âge, Folkerts s'est notamment intéressé à celle d'Adélard de Bath, ses Geometrica, d'après les traductions d'Hajjaj et de Thabit[2]. Avec H.L.L. Busard, il attribue la version dite « Adélard II » à Robert de Chester[3],[4]
Les recherches de Folkerts concernent également les textes de Boèce, notamment « le traité sur la géométrie, qui, pour l'érudition moderne, se dédouble et dont les textes qui en résultent sont des pseudépigraphes »[5], l'un composé à Corbie au cours du VIIIe siècle[6] et l'autre en Lotharingie dans la première moitié du XIe siècle[7]. L'« Heptateuchon » de Thierry de Chartres en reproduit une partie et Menso Folkerts, à l'instar de Bubnov, Evans, Burnett, Busard et Toneatto, estime que la partie du manuscrit chartrain réservée à la géométrie commençait avant le folio connu[8] et reprenait la compilation arabo-latine des Éléments par Robert de Chester[9].
Avec Dieter Launert et Andreas Thom, il s'est intéressé à la méthode de calcul des sinus par le mathématicien suisse Jost Bürgi, dont on savait seulement au XVIe siècle qu'il avait trouvé une nouvelle méthode, sans plus de détails. Récemment est réapparu un manuscrit de Bürgi dans lequel il explique son algorithme, totalement différent de la procédure traditionnelle utilisée jusqu'au XVIIe siècle. La méthode usuelle prend ses racines dans l'antiquité grecque avec le calcul des cordes par Ptolémée et elle a été utilisée dans la tradition arabo-islamique ainsi qu'en Europe médiévale pour calculer des cordes ainsi que des sinus. La méthode de Bürgi, utilisant des additions et le fait de prendre la moitié, est élémentaire et converge rapidement. Bürgi n'explique pas pourquoi sa méthode est correcte, mais les auteurs fournissent dans l'article une preuve moderne de cet algorithme[10].
Boethius Geometrie II : ein mathematisches Lehrbuch des Mittelalters, Wiesbaden: Steiner 1970
avec Bartel Leendert van der Waerden : History of Mathematics. Counting, Numerals and Calculation. 3: Written Numbers, Milton Keynes: The Open University Press, 1976.
Die älteste mathematische Aufgabensammlung in lateinischer Sprache: Die Alkuin zugeschriebenen : Propositiones ad Acuendos Iuvenes, Autriche. Akad. Wiss., Math. -Phys. Classe, 116/6, 1978
Menso Folkerts, « Die «Rithmachia» des Werinher von Tegernsee », dans Menso Folkerts et J. P. Hogendijk, Vestigia mathematica: Studies in Medieval and Early Modern Mathematics in Honour of H.L.L. Busard, Amsterdam, , p. 107-142.
Rédacteur en chef et traducteur (avec Paul Kunitzsch): Die älteste lateinische Schrift über das indische Rechnen nach Al-Khwârizmî, Abh. Bayr. Akad. Wiss., Phil. -Hist. Classe, 131, 1997
avec Eberhard Knobloch, Karin Reich : « Maß, Zahl und Gewicht : Mathematik als Schlüssel zu Weltverständnis und Weltbeherrschung » ; Exposition au manège militaire du au , Herzog August Bibliothek Wolfenbüttel, VCH 1989[12].
avec Karin Reich et Christoph J. Scriba; “Das Schriftenverzeichnis von Ewald Fettweis (1881-1967) samt einer Würdigung von Olindo Falsirol.” Historia Mathematica 16 (1989), 360-372 (avec bibliographie et portrait).
(de)Mathematische Probleme im Mittelalter : der lateinische und arabische Sprachbereich, Wolfenbütteler Mittelalter-Studien, no 10, 1996, Wiesbaden: Harrassowitz.
Éditeur: Florilegium astronomicum : Festschrift pour Felix Schmeidler, Algorismus 37, Munich: Institut d'histoire des mathématiques et des sciences naturelles, 2001
Les activités de Carl Friedrich Gauß à l'Université de Göttingen, Nachr. Akad. Wiss. Göttingen, Math-Phys. Classe, 2002
en tant qu'éditeur avec Stefan Kirschner(de) et Andreas Kühne(de) : Pratum floridum. Publication commémorative Brigitte Hoppe(de) . Augsbourg 2002 (= [Publications universitaires de Munich:] algorism. Études en histoire des mathématiques et des sciences. Volume 38).
(en)Essays on early medieval mathematics : the Latin tradition, Aldershot: Ashgate 2003
avec Olaf Neumann(de) : La correspondance entre Kummer et Reuschle . Une contribution à l'histoire de la théorie des nombres algébriques, Algorismus Heft 50, Augsburg: Dr. Erwin Rauner Verlag 2006.
(en) Menso Folkerts, The development of mathematics in medieval Europe: the Arabs, Euclid, Regiomontanus, Munich, 1989 (en ligne) ; repr. Ashgate Variorum, 2006 (ISBN978-0-86078-957-4)[13].
avec Rainer Gebhardt : colloques Annaberger Rechenmeister 1992 - 2008. Vue d'ensemble et liste complète des maîtres arithmétiques, des cossistes et des auteurs de livres d'arithmétique du début de la période moderne, écrits d'Adam-Ries Bundes 21, Annaberg-Buchholz 2009.
article « Fabricius, David », Biographisches Lexikon für Ostfriesland. vol. 2, Aurich : Ostfriesische Landschaftliche Verl.- und Vertriebsges, 1997, p. 106-114.
« Der Astronom David Fabricius (1564–1617) : Leben und Wirken », Berichte zur Wissenschaftsgeschichte 23, 2000, 127-142.
(de) « Kepler und David Fabricius », dans Édouard Mehl, avec la collab. de Nicolas Roudet, Kepler, La physique céleste. Autour de l'Astronomia nova, Paris, Les Belles Lettres, .
Menso Folkerts, Christoph J. Scriba et Hans Wussing, « Germany », dans Joseph Dauben et Christoph Scriba, Writing the History of Mathematics, , I, Countries.
avec Sergueï S. Demidov (Eds.) : “Historiography and the History of Mathematics.” Arch. int. Hist. Sci. 42 (1992), 1-144.
Folkerts, Menso: Der Nachlafi Axel Anthon Bjornbos. HM5 (1978), 333-337.
Folkerts, Menso (Ed.): Gemeinschaft der Forschungsinstitute für Naturwissenschafts- und Technikgeschichte am Deutschen Museum, 1963-1988. Miinchen: Deutsches Museum 1988 (esp. p. 78- 82, with portraits).
Folkerts, Menso (Ed.): Kurt Vogel, Kleinere Schriften zur Geschichte der Mathematik, 2 vols. (= Boethius 20). Stuttgart 1988 (In 1, xiv-xlv: bibliography, papers, university lectures, eloges).
avec Miriam M. Rozanskaja et Irina Luther (Eds.): Mathematikgeschichte ohne Grenzen. Die Korrespondenz zwischen K. Vogel und AP Juschkewitsch (= Algorismus, no. 22; avec portrait). Munich : Institut für Geschichte der Naturwissenschaften 1997. Russian ed.: Istoria Matematiki bez Granits. Moscow: lanus-K 1997 (avec portrait).
Dauben, J. W.; M. Folkerts, E. Knobloch et H. Wussing (Eds.): « History of Mathematics: States of the Art ». San Diego: Academic Press 1996.
(en) Menso Forkerts et Richard Loch, « Some Geometrical Theorems Attributed to Archimedes and their Appearance in the West », dans Corrado Dollo, Archimede. Mito-Tradizione-Scienza. : Siracusa- Catania, 9-12 ottobre 1989., Florence, Leo S. Olschki, BIBLIOTECA DI NUNCIUS. STUD! Ε TEST!. VI, , VIII-486 p. (ISBN88-222-3952-0), p. 81-110[14],[15]
Menso Folkerts et Richard Lorch discutent des exemples de la transmission des résultats d'Archimède, par le biais de la tradition arabe, jusqu'au Moyen Age latin
.
(en) Menso Folkerts et A. J. E. M. Smeur, « A Treatise on the Squaring of the Circle by Franco of Liège, of about 1050 », Archives d'histoire des sciences, no 26, , p. 59-105, 225-253[16]
avec Rudolf Seising et Ulf Hashagen(de) (éd.): Form, Zahl, Ordnung. Studien zur Wissenschafts- und Technikgeschichte. Ivo Schneider zum 65. Geburtstag. Steiner, Stuttgart 2004, (ISBN3-515-08525-4) (Boethius 48).
↑Sabine Rommevaux, « La réception des Éléments d'Euclide au Moyen Âge et à la Renaissance. Introduction », Revue d'histoire des sciences, vol. 56, no 2, , p. 267-273 (DOI10.3406/rhs.2003.2186, lire en ligne)
↑Max Lejbowicz, « Le premier témoin scolaire des Éléments arabo-latins d'Euclide : Thierry de Chartres et l'Heptateuchon », Revue d'histoire des sciences, vol. 56, no 2, , p. 347-368 (DOI10.3406/rhs.2003.2190, lire en ligne, consulté le )
↑Menso Folkerts, Die Altercatio in der Geometrie I des Pseudo-Boethius. Ein Beitrag zur Geometrie im mittelalterlichen Quadrivium, in Gundolf Keil, Peter Assion, Willen Frans Daems, Heinz-Ulrich Roehl (éd.), Fachprosa-Studien. Beitrâge zur mittelalterliche Wis- senschafts- und Geistesgeschichte (Berlin: Erich Schmidt, 1982), 84-114. Folkerts donne un aperçu du traité (88-95) et une édition du dialogue qui le termine, l'Altercatio duorum geometricorum deflguris, numeris et mensuris (105-113)
↑Menso Folkerts, « Boethius » Geometrie II : Ein mathematiches Lehrbuch des Mitte- lalters (Wiesbaden : Franz Steiner, 1970) ; Toneatto, op. cit. in n. 35, 42-45. Boèce n'a traduit ni les Éléments, ni l'Almageste comme le prétendent Cassiodore et à sa suite de nombreux historiens des sciences
↑Recension de Maß, Zahl und Gewichtpar Walter Purkert, lien Math Reviews; recension par U. Lindgren, Sudhoffs Archiv, 1991, JSTOR:20777350
↑Nouvelle édition de Folkerts, Euclid in Medieval Europe. Winnipeg 1989.
↑Alain Touwaide, « Corrado Dollo, Archimede. Mito-Tradizione-Scienza. Siracusa-Catania, 9-12 ottobre 1989. », L'antiquité classique, , p. 412 (lire en ligne)
↑Marco Panza, « Corrado Dollo (a cura di), Archimede : Mito tradizione scienza Siracusa-Catania, 9-12 ottobre 1989 (Firenze : Leo S. Olschki, 1992). », Revue d'histoire des sciences, vol. 48, no 3 Les sciences de la vie au Siècle des Lumières. /In memoriam Roselyne Rey, , p. 377-379 (lire en ligne)
↑Hubert Silvestre, « Menso Folkerts and A. J. E. M. Smeur. A Treatise on the Squaring of the Circle by Franco of Liège, of about 1050 », Scriptorium, vol. 34, no 2, , p. 342-344 (lire en ligne)