Mathurin Cordier, en latin Corderius, né en 1479 ou 1480, mort le , est un théologien, professeur, humaniste et pédagogue lausannois, d'origine française. Il fut maître à l'Académie et directeur de l'école de Lausanne (Suisse).
Biographie
Études
Fils de paysans, il naît à La Perrière, en Normandie. Il fait des études de théologie à Paris et, une fois prêtre, exerce son ministère dans une paroisse de Rouen et continue à étudier, s'intéressant spécialement à la grammaire.
Enseignement en France
Il quitte ses fonctions de prêtre vers 1514 lorsque, informé de ses compétences, Paris l'appelle pour enseigner la grammaire dans divers établissements. En 1523, il entre au collège de la Marche où il occupe la chaire de rhétorique. Il a comme élève Jean Calvin. Ce dernier, en témoignage de reconnaissance pour la formation qu'il a reçue de lui, lui dédicacera ses Commentaires sur la Première Épître aux Thessaloniciens.
En 1528, il est régent de grammaire au collège de Navarre. Il enseigne ensuite dans plusieurs établissements de France, ne s'arrêtant jamais longtemps dans une ville. En 1533, alors qu'il dirige une école à Nevers, il retourne à Paris. Il y rencontre Robert Estienne, lexicographe et imprimeurprotestant, qui éditera les ouvrages de Mathurin Cordier, et qui le fera adhérer au protestantisme.
Il continue à enseigner, à Bordeaux au Collège de Guyenne entre 1535 et 1536[1] et à Paris. Il épouse Thomasse Pelet et en aura une fille, Suzanne.
Exil à Genève et Neuchâtel
Dénoncé pour ses idées, Mathurin Cordier fuit la France à la fin de 1536 ou au début de 1537 et se réfugie à Genève, où il enseigne aux côtés de Calvin et de Guillaume Farel. Il est chargé d'une classe au Collège de Rive. L'année suivante, vu les hostilités grandissantes contre les protestants, Mathurin Cordier quitte la ville et rejoint Guillaume Farel à Neuchâtel. Il est nommé directeur des écoles de la ville.
Enseignement à Lausanne
En , il accepte la requête du Pays de Vaud et prend la direction du Collège Inférieur[2] à Lausanne. Il le dirigera de 1545 à 1557. À sa retraite, les autorités décident de lui allouer une pension pour les services qu'il a rendus pendant 12 ans à l'État.
Mathurin Cordier, en parallèle, est aussi maître des douze, c'est-à-dire directeur d'un internat d'élèves entretenus par l'État et promettant de se vouer au ministère. L'internat est supprimé en 1587, année de l'inauguration de l'Académie. Il a comme pasteur à cette époque Pierre Viret.
Mathurin Cordier, pédagogue, grammairien, a beaucoup contribué à la renommée de l'École de Lausanne. Il publie des ouvrages de pédagogie, de rhétorique et de linguistique.
↑Louis Desgraves (dir.), La vie intellectuelle à Bordeaux aux XVIe et XVIIe siècles : Exposition organisée à la Bibliothèque municipale, Bordeaux, Ville de Bordeaux, , 126 p.
↑Schola inferior, premier des deux cycles d'études vaudois réservé aux élèves de 8 à 14 ans, menant à la Schola superior et, notamment, aux études de théologie.