Au cours des années 1960, de nombreux jeunes américains (marginaux, scientifiques ou autres), se mettent en quête de rejoindre María Sabina[2]. On raconte que Bob Dylan, Mick Jagger ou encore John Lennon l'auraient approchée[4]. Son enthousiasme du début s'est peu à peu estompé lorsqu'elle a pris conscience du manque de respect des visiteurs envers les buts sacrés des veladas traditionnelles.
En 1962, Albert Hofmann qui a synthétisé la psilocybine, la molécule active du champignon psilocybe, vient la rencontrer. C'est à l'automne, alors que les champignons ne poussent plus. Il lui propose ses pilules de psilocybine, elle en prend, rentre en transe et célèbre une merveilleuse velada (veillée). Le lendemain matin elle lui dit que l'esprit des champignons se trouvait vraiment dans ces pilules[5].
Elle meurt en 1985, dans un certain dénuement et en partie rejetée par sa communauté pour avoir ainsi ouvert sa porte[1]. Elle-même regrettait, au vu de l'affluence d'étrangers à la recherche de sensations fortes, d'avoir désacralisé en partie l'utilisation des champignons hallucinogènes qui étaient à usage de soirées divinatoires, ou à usage thérapeutique[2],[4].
Cérémonie
María Sabina consommait les champignons hallucinogènes enthéogènes avec ses patients lors de cérémonies très cadrées durant lesquelles elle chantait tout en effectuant des percussions en frappant des mains. La cérémonie pouvait avoir lieu la nuit et durer jusqu'à l'aube. La transe permet à María Sabina d'entrer dans un état de conscience altéré dans lequel les hallucinations sont structurées et correspondent aux croyances mazatèques traditionnelles. Selon María Sabina, les champignons enthéogènes font baisser la fièvre, calment le mal de dent ou dégagent les voies respiratoires lors d'un rhume[3]. La cérémonie a donc un but thérapeutique et spirituel mais pas récréatif.
↑Conférence de Heidelberg 1992, Documentaire Albert Hofmann - Perceptions, réalisé par Sabine Bally, 2010, 52 minutes, Production : Twosa films, Suisse, 30ème minute et suivantes.