Le Bluesbreaker, dont le nom est dérivé du groupe de John Mayall & Bluesbreakers, est le premier amplificateur combo de la marque[1] et est considéré comme « l’amplificateur le plus important de la marque »[2], « ayant lancé le blues rock britannique au milieu des années 1960 »[3].
Histoire
Bien que la création du Bluesbreaker soit assez mal documentée, la légende raconte qu’Eric Clapton demanda à Jim Marshall de lui créer un amplificateur combo assez petit pour rentrer dans le coffre de sa voiture, mais assez puissant pour utiliser sur scène[4]. Jim Marshall donna initialement à Clapton un Marshall Modèle 1961 avec 4 haut-parleurs de 10 pouces. Il sera rapidement remplacé par un Marshall Modèle 1962 avec 2 haut-parleurs de 12 pouces[1]. Clapton utilisa le Bluesbreaker avec une Gibson les Paul de 1960 et un Dallas Rangemaster Treble Booster (Booster d’aigu)[1], ce qui lui donna un son et aujourd’hui décrit comme iconique dans le domaine du blues rock[5].
Les Marshalls Modèles 1961/1962 entrèrent le marché des amplificateurs combo avec un prix abordable, environ deux tiers du prix d’un Vox AC30 et la moitié du prix d’un Fender Bassman Combo[3],[6]. Sa réputation fut confirmée lorsqu’Eric Clapton, qui venait de rejoindre John Mayall & Bluesbreakers, en utilisa un pour enregistrer l’album Blues Breakers with Eric Clapton. Après cela, le combo adopta le surnom Bluesbreaker[3]. La production s’arrêta en 1972[6].
À cause de son statut iconique, surtout chez les collecteurs, le Marshall Bluesbreaker est devenu un des amplificateurs les plus collectionnables. Selon un article dans Vintage Guitar de 2011[7], faisant le classement des 25 amplificateurs les plus chers, le Bluesbreaker de 1966/1967 est septième de la liste, avec des exemplaires originaux se vendant entre 8 300 et 10 000 $[7].
Réédition
Marshall réédita le 2×12" Bluesbreaker[3] en 1989, le 4x10" n’ayant jamais été réédité[6]. Cette version utilisa des tubes6L6[6]. En 1991, Marshall commença la production d’une pédale d’effet pour guitare électrique, qui avait pour but d’émuler le son du Bluesbreaker original[6]. En 1999, une deuxième version de l’amplificateur, le Bluesbreaker II, fut produite[8]. Une tête d’amplificateur, le Marshall 2245THW, a été réédité dans la série Handwired. Celle-ci est basée sur une version très rare d’une tête Bluesbreaker, très proche du JTM45[9].
Caractéristiques et son
Les Marshall 1961 et 1962 sont à la base des JTM45 sous forme de combos. Le 1961 était une version combo du Marshall 1987 (JTM45), équipé d’un tremolo et installé dans un baffle ouvert[6]. Le 1962 était la version basse du JTM45 (Modèle 1986), aussi équipé d’un tremolo et installé dans un baffle ouvert[6]. Tous deux disposaient du circuit basique du JTM45, qui était une modification du circuit du Fender Bassman. Ce son est considéré comme le « son Marshall »[10].
Les premières versions de cet amplificateur furent construites en 1964/1965. Les modèles 1961 était respectivement montés en 4x10" (4 haut-parleurs Celestion de 10 pouces)[3] et les modèles 1962 en 2×12" (2 haut-parleurs Celestion de 12 pouces)[3]. Un très rare baffle d’extension 2×12" fut produit[6]. Les Bluesbreakers avaient comme les JTM45 des tubes KT66 en amplification de puissance[3]. Un tube rectificateur GZ34 contribua aussi à leur son[1].
Marshall fabriqua aussi un amplificateur combo de 18 watts avec 2 haut-parleurs de 10 pouces (modèle 1958), qui ressembla à une version plus petite du Bluesbreaker[3].
Eric Clapton et le son Bluesbreaker
La puissance d’un Bluesbreaker était seulement environ 35 watts. Ainsi, l’amplificateur commença à distordre à de plus petits volumes comparés à de plus grands amplificateurs, tels que le JTM45. Il s’agissait précisément de ce son qu’Eric Clapton voulait. Durant les sessions Bluesbreakers, Clapton ordonna à l’ingénieur du son de placer le microphone de l’autre côté de la salle, car il avait l’intention de jouer aussi fort que possible, comme s'il jouait sur scène[11].
Comparé au Marshall JTM45, le Bluesbreaker avait moins de basse et une réponse un peu plus vive dans les aigus, dû au fait qu’il était ouvert à l’arrière. Ce son convenait bien avec une Gibson Les Paul, particulièrement pour le blues[11].
Modification
Comme le Bluesbreaker est une version modifiée du Fender Bassman, il est possible de recréer un Bluesbreaker en modifiant un Bassman[10].
↑(en-US) « Marshall Bluesbreaker 1962: A History and Review », ProAudioLand Musician News, (lire en ligne, consulté le )
↑Maloof, Rich., Jim Marshall, the father of loud : the story of the man behind the worlds most famous guitar amplifiers, Backbeat Books, , 256 p. (ISBN978-0-87930-803-2, OCLC53900075, lire en ligne)