Marion Talbot naît à Thoune, en Suisse alors que ses parents voyageaient en Europe. Elle passe sa jeunesse à Boston. Elle est l'aînée des six enfants d'Emily Fairbanks Talbot[1] et d'Israel Talbot, qui est professeur de chirurgie et doyen de la Boston University School of Medicine[2]. Sa mère a soutenu la création de la Boston Latin Academy, la première école permettant aux jeunes filles de préparer les examens d'accès à l'université aux États-Unis[3].
Elle fréquente la Chapel Hill - Chauncy Hall School près de Boston, puis est étudiante à l'université de Boston, où elle obtient son diplôme en 1880 et son master en 1882[3]. Elle obtient également en 1888 un diplôme de science (BS) au MIT, où elle travaille dans le laboratoire d'Ellen Swallow Richards[3].
En 1882, elle cofonde avec Ellen Swallow Richards l'Association of Collegiate Alumnae, qui devient en 1921 l'American Association of University Women[4]. Elle est secrétaire de l'association jusqu'en 1895 et en est la présidente de 1895 à 1897[3]. Elle publie, avec Lois Rosenberry, A History of the American Association of University Women, 1881-1931.
Marion Talbot enseigne de 1890 à 1892 les sciences domestiques au Wellesley College[5]. En 1892, elle est nommée professeure adjointe au département de sciences sociales et d'anthropologie de la nouvelle université de Chicago[2]. Elle est également chargée de l'éducation des étudiantes de premier cycle, en tant qu'assistante d'Alice Freeman Palmer, qui est doyenne des femmes diplômées [3]. Elle succède à celle-ci en tant que doyenne des étudiantes[2],[6] et elle soutient le décanat comme une profession à part entière, notamment en établissant les premiers congrès professionnels de doyennes dans le Midwest en 1902[7]. L'Association of Collegiate Alumnae organise également des rencontres régulières des doyennes des étudiantes à partir de 1911. L'université de Chicago, est mixte depuis sa fondation par William Rainey Harper[7] et, au début du XXe siècle, la majorité des étudiants sont des femmes[8],[9]. Elle dirige Green Hall, une résidence pour femmes de l'université de Chicago jusqu'à sa retraite[10]. Elle a également cofondé l'American Home Economics Association en 1908[2]. Elle est membre du comité de rédaction de l'American Journal of Sociology à partir de 1895[11].
Le rôle de premier plan de Talbot l'a parfois amenée au centre de controverses publiques. Une affaire de diffamation contre elle a attiré l'attention de la presse nationale en 1912[12]. Elle avait demandé l'exclusion d'une étudiante de premier cycle, Esther Mercy, pour « mauvaise moralité » et celle-ci a attaqué la décision en justice en demandant des dommages et intérêts, qui lui sont accordés en première instance, puis annulés en appel[10].
Marion Talbot prend sa retraite académique en 1925[13]. Elle est présidente par intérim en 1927-1928 du Collège de femmes de Constantinople, puis à nouveau, comme présidente élue en 1931-1932[14]. Elle meurt à Chicago en 1948 d'une myocardite chronique[2]. Elle est inhumée au cimetière de Oak Woods à Chicago[14]. Après sa retraite, le département de l'administration ménagère de l'université de Chicago a fusionné avec le département d'économie domestique de la faculté de sciences de l'éducation[10].
Écrits
House Sanitation: Manual for Housekeepers (1887, avec Ellen Richards[3])
Food as a Factor in Student Life (1894, avec Ellen Richards
↑[compte rendu] Elizabeth Kemper Adams, « Reviewed Works: The Education of Women by Marion Talbot; Vocations for the Trained Woman by Agnes F. Perkins », The School Review, vol. 18, no 9, , p. 645-648 (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
Ellen Fitzpatrick, Lone Voyagers: Academic Women in Coeducational Institutions, 1870–1937, Feminist Press, , 87–124 p. (ISBN0935312854), « Marion Talbot 1858-1948: For the "Women of the University" »
Alexandra Gillen, Women Building Chicago, 1790–1990, Indiana University Press, , 865–868 p. (ISBN0253338522), « Talbot, Marion »
Joy Harvey et Mary H. Ogilvie, The Biographical Dictionary of Women in Science, vol. 2, Taylor & Francis, , 1262–1263 p., « Talbot, Marion »
American Women Managers and Administrators: A Selective Biographical Dictionary of Twentieth-Century Leaders in Business, Education, and Government, Greenwood Publishing Group, , 265–266 p. (ISBN0313237484), « Talbot, Marion »
Jana Nidiffer, Historical Dictionary of Women's Education in the United States, Greenwood Publishing Group, , 410–413 (ISBN0313293236), « Talbot, Marion »
Richard J. Storr, Notable American Women, 1607–1950: A Biographical Dictionary, Volume 2, Harvard University Press, , 423–424 (ISBN0674627342, lire en ligne), « Talbot, Marion »
Liens externes
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