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Tallemant des Réaux la qualifie « d'enfant extraordinaire qui raisonne de tout avec une pénétration extrême ». À dix ans elle a déjà lu tout l'Ancien et le Nouveau Testament.
Présentée à Louis XIV et à la reine Anne d'Autriche en , elle charme la reine-mère qui invite monsieur de Montausier à suivre la cour pour assister au mariage du roi. Présentée officiellement à la cour en elle en devient « un des plus beaux ornements ». Il fut dit d'elle: « C'est dommage qu'elle ait les yeux de travers, car elle a la raison bien droite; pour le reste elle est grande et bien faite! »
Mariage
Elle épouse le Emmanuel II, comte de Crussol, fils de François de Crussol duc d'Uzès. Ce dernier devait se démettre de ses duché et pairie d'Uzès en faveur de son fils dès 1674. Julie-Marie de Sainte-Maure devient duchesse d'Uzès officiellement le au décès de son beau-père. Son contrat de mariage fut passé en présence du roi, de la reine, de la reine-mère, de Monseigneur le Dauphin et autres princes et princesses et grands seigneurs de la cour.
Elle assiste en 1666 à la première du Misanthrope dont son père, le duc de Montausier, aurait inspiré à Molière le personnage d'Alceste. Elle fut proche de Monseigneur le Dauphin et de Madame de Montespan. S'étonnant des scrupules religieux de cette dernière, elle reçut de la marquise cette célèbre réponse: « Eh quoi madame! Faut il parce que je fais un mal, que je les fasse tous ? »[2].
Chargée un temps de la garde robe du Dauphin, Julie-Marie fut réprimandée par le roi pour avoir lancé la mode des vêtements en drap rayé. Louis XIV ne souhaitait pas qu'on portât à Versailles d'autres que ceux, unis, qui étaient alors d'usage[3].
Descendance
Emmanuel II de Crussol et Julie-Marie de Sainte-Maure eurent 8 enfants:
Jean-Charles, duc d'Uzès (1675-1739) épouse (1) en 1696, Anne-Hypolite de Grimaldi (1667-1700), fille de Louis, prince de Monaco; épouse (2) en 1706, Anne-Marie de Bullion dont postérité;
Louis, dit l'abbé d'Uzès (1677-1694), chanoine;
François, comte d'Uzès (1679-1736) épouse (1) Madeleine Charlotte Pasquier de Franclieu (1675-1713) dont postérité; épouse (2) Marie-Anne Commeau veuve Bailleul (morte en 1741)- sans postérité;
Félix-Louis dit d'Aymargues (1681-1712) chanoine;
Séparée de son mari dès 1685[4], elle occupe à la Cour de Louis XIV à Versailles un appartement de l'aile des princes donnant à l'angle de la vieille aile du château, aujourd'hui situé derrière la galerie des batailles[5]. Mais elle meurt à Paris, à l'hôtel de Rambouillet, le [6]. (De façon erronée, Jean Buvat indique dans son Journal de la Régence, que "Madame la duchesse d'Uzès mourut le de la petite vérole à l'abbaye de Sept-Fonds, âgée de 83 ans." [7])
Notes et références
↑Dictionnaire généalogique, héraldique, chronologique et historique, Éditions Duchesne, 1757
↑Jean-Christian Petitfils, Madame de Montespan, Tempus Perrin, Paris, 2009, (ISBN978-2262030810)
↑Amédée Roux, Un Misanthrope à La Cour De Louis XIV: Montausier, Sa Vie et Son Temps, Nabu Press, 2014, (ISBN978-1295876921)
↑William R. Newton, L'espace du Roi, Fayard, Paris, 1999, (ISBN978-2213602059)
↑Comte de Laborde, Le Palais Mazarin, et les grandes habitations de ville et de campagne au dix-septième siècle, Paris, 1846, p. 307
↑Jean Buvat, Journal de la Régence: 1715-1723 Tome 1, publié par Émile Campardon, chez Plon, Paris, 1865, page 473: source contestable l'abbaye de Sept-Fons étant principalement réservée aux moines et la duchesse d'Uzès aurait eu 73 ans et non 83 ans en 1719.