Marguerite Hessein, dame de La Sablière, baptisée le et morte le , est une salonnièrefrançaise.
Biographie
Dame distinguée par son esprit et sa bienfaisance, Marguerite Hessein, dame de la Sablière est une des gloires du XVIIe siècle. Elle naît dans une famille protestante, et apprend la physique, l’astronomie, les mathématiques, la musique et possède plusieurs langues dont le grec ancien. Elle écrit cent Maximes chrétiennes qui sont publiées à titre posthume en 1705[1]. Absent de la première édition, son nom apparaît dans une réédition de 1743, et remplace la désignation "M.****" dans une réédition de 1777[2].
Elle s’est immortalisée par la protection qu’elle accorda au voyageur Bernier qui écrit pour elle son Abrégé de Gassendi et par l’hospitalité qu’elle donne en 1672, à la mort de Marguerite de Lorraine, duchesse d'Orléans et jusqu'à sa propre mort, à Jean de La Fontaine. Celui-ci lui voue une véritable adoration, et lui écrit une fable, le discours à Madame de La Sablière.
Elle inspire aussi à La Fare une vive passion, partagée, que le poète a chantée dans ses vers. Ils rompent en 1679.
Convertie au catholicisme, elle se retire à l'hôpital des Incurables pour s'occuper des malades puis rue Neuve-Saint-Honoré au-dessus du couvent des Feuillants où elle vit jusqu'à sa mort.
Elle épouse, en 1654, Antoine de Rambouillet de La Sablière, également protestant, fils d’un riche financier (Nicolas de Rambouillet, époux de Louise-Madeleine Henry de Cheusse), financier lui-même et régisseur des domaines du roi, homme d’esprit et ami du plaisir, qui a composé de jolis madrigaux, publiés en 1680 par son fils et réimprimés en 1825 dans les Petits classiques français de Charles Nodier. Il la trompe et se ruine.
Séparée de ses enfants et privée de ses biens, elle est même un temps enfermée dans un couvent. En 1677, un accord intervint entre les époux, et Mme de La Sablière rentre en possession de sa dot. Cela lui permet de vivre librement rue Neuve-des-Petits-Champs.
Dans une de ses lettres[3], Madame de Sévigné mentionne que Madame de La Sablière est la première à mettre du lait dans son thé. Cette pratique est due au fait que Madame de la Sablière, prenant grand soin de ses tasses en porcelaine, y versait à l'intérieur un peu de lait avant d'y mettre le thé de façon à refroidir la tasse pour qu'elle ne se fissure pas.
Entourage familial
Marguerite Hessein est la fille de Gilbert Hessein, conseiller et maître d'hôtel du roi, et de Marguerite Menjot [4].
Marguerite de Rambouillet, morte à Paris le , mariée au temple de Quevilly le avec Guillaume Scot, écuyer, marquis de La Mésangère, conseiller au Parlement de Normandie, mort le (dont deux fils), remariée en 1690 avec Charles, comte de Nocey de Fontenay [6].
Références
↑M.**** [Marguerite Hessein de La Sablière], Maximes chrétiennes, Amsterdam, Pierre Mortier (lire en ligne), p. 277-310
(en) John J Conley, « Madame de la Sablière: the ethics of the desert », The Suspicion of virtue : women philosophers in neoclassical France, Ithaca, Cornell University Press, 2002 (ISBN978-0-8014-4020-5)
E. Haag, La France protestante, t. IV, Paris, Librairie Sandoz et Fischbacher, 1854, p. 370-1