Elle est d'abord enseignante dans un établissement catholique pour garçons du quartier de St. Georg, à Hambourg[3]. Après la fermeture des écoles catholiques à Hambourg, en 1934, elle s'inscrit à l'université de Hambourg, où elle étudie la philologie, l'histoire, l'ethnologie et la philosophie[1]. Elle obtient un doctorat en 1937, sous la supervision de l'ethnographe et anthropologue Georg Thilenius(en). Sa thèse portait sur les problèmes d'éducation des enfants « indiens » (amérindiens) aux États-Unis[3]. Après avoir passé des examens complémentaires, elle travaille dans un institut de formation des enseignants et dans une école secondaire à Hambourg[1].
En 1939, elle passe de la VKDL à la Nationalsozialistischer Lehrerbund (NSLB). Bien que l'adhésion à la NSLB n'était pas obligatoire, il s'agissait pratiquement de la seule association autorisée représentant les enseignants sous le Troisième Reich.
Sa participation à plusieurs organisations sous le précédent régime la rendent cependant suspecte aux yeux du gouvernement. En 1944, la tentative d'assassinat ratée contre Adolf Hitler est suivie par des arrestations de masse de personnes identifiées comme anti-nazies. L'écrasante majorité des individus arrêtés dans l'opération connue sous le nom d'Aktion Gitter étaient d'anciens militants communistes ou socialistes sous la République de Weimar. Bien que rien n'indique que Margarete Gröwel ait été membre de ces partis, elle compte parmi les 5 000 personnes interpellées en [5]. Elle est déportée au Camp de concentration de Fuhlsbüttel[1] puis est libérée le [6].
Carrière politique nationale
La guerre prend fin en , laissant Hambourg dans la zone d'occupation britannique (après , Allemagne de l'Ouest). De l'avis général, les partis politiques traditionnels avaient échoué à présenter un front uni en 1933, ce qui avait permis au NSDAP de prendre le pouvoir. Un nouveau parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), est donc créé pour fédérer les électeurs centristes et ceux de droite modérée. À Hambourg, Margarete Gröwel participe à la fondation du parti[3]. Elle en devient la vice-présidente (et présidente de son comité féminin) dans la zone britannique. Lors du premier congrès national de la CDU, à Goslar en 1950, elle est élue membre de l'exécutif national du parti[7].
Au cours des premières années de l'après-guerre, elle travaille à la bibliothèque du musée d'ethnologie de Hambourg(en), que son ancien tuteur, Georg Thilenius, avait dirigé pendant trois décennies, jusqu'en 1935. Conseillère municipale de Hambourg[3], elle est présidente de la commission culturelle de la ville, travaillant étroitement avec Ascan Klée Gobert(de) et Gerd Bucerius[8]. Elle est députée de 1949 à 1953, élue sous la bannière CDU-FDP. Investie sur les questions liées aux droits des femmes, elle est présidente du comité des bibliothèques du Bundestag. Elle est aussi à la tête du groupe de travail des femmes de la CDU et membre du comité consultatif allemand de l'Organisation mondiale des mères de toutes les nations (WOMAN).
En 1953, elle épouse l'ingénieur autrichien Maximilian Sztollar, prenant alors le nom de Margareta Sztollar-Gröwel[3]. Cette même année, elle met fin à sa carrière politique et rejoint le bureau consulaire ouest-allemand à Houston (Texas), devenant la première femme Allemande à occuper une telle fonction[3]. Elle travaille alors au développement des relations commerciales entre l'Allemagne de l'Ouest et le sud des États-Unis. Elle occupe ensuite le même poste à Liège (Belgique), où elle est affectée entre 1962 et 1964.
↑ abcd et e« Margarete Gröwel », Biographien, Munzinger-Archiv GmbH, Ravensburg (consulté le )
↑Helmut Stubbe da Luz: Margareta Gröwel. In: Günther Buchstab u.a. (Hrsg.): Christliche Demokraten gegen Hitler: Aus Verfolgung und Widerstand zur Union. Herder, Freiburg 2004, (ISBN3-451-20805-9), p. 227.
↑Helmut Stubbe da Luz: Union der Christen – Splittergruppe – Integrationspartei. Wurzeln und Anfänge der Hamburger CDU bis Ende 1946. Dissertation, Universität Hamburg, 1990.