Né de parents juifs, il étudie dans sa ville natale le violon, l'harmonie et le contrepoint et commence à composer dès l'âge de onze ans. Sa rencontre avec Georges Enesco est déterminante pour la suite de sa carrière. Encouragé par son aîné, il s'installe à Paris en 1919 pour étudier la composition avec Vincent d'Indy à la Schola Cantorum. En 1921, il reçoit en Roumanie un Prix de composition Georges Enesco pour sa Sonate pour violon et piano no 1 qui, remaniée en 1927, sera créée deux ans plus tard par Enesco et Clara Haskil[1].
En 1932, il fait partie des membres fondateurs du Triton, société de musique, qui a pour vocation de mettre en valeur la musique de chambre. Le Triton regroupe à la fois des compositeurs français et étrangers[4].
En été 1940, alors que Paris est occupé, Mihalovici et son épouse, la pianiste Monique Haas, juifs tous les deux, s'exilent à Cannes. À cette époque, il participe à l'organisation de résistance Front national, qui publie des œuvres de compositeurs persécutés par les nazis[5].
Après-guerre, il continuera à être souvent sollicité et joué, notamment, par la Radio française. L'une de ses ultimes compositions, peu avant sa mort, sera une commande du violoniste Yehudi Menuhin. Il a aussi été l'ami, notamment, de Samuel Beckett, de Vladimir Jankélévitch et de Pierre Jean Jouve[5].
Œuvre
Marcel Mihalovici est l'auteur de plus d'une centaine d'opus dans tous les genres de la musique classique (opéras, symphonies, musique de chambre, etc.). La plupart des œuvres écrites pour le piano ont été créées pour son épouse, la célèbre concertiste Monique Haas.
sans opus – Mélusine, opéra (1920) sur un livret d'Yvan Goll
op. 5 – Quatuor à cordes no 1 (1923)
op. 6 – Trois nocturnes, pour piano
op. 11 – Sonatine, pour piano
op. 12 – Dialogues, pour clarinette et piano
op. 13 – Sonatine, pour hautbois (ou violon) et piano
op. 18 – Chansons et Jeux (Poème roumains), pour voix et piano
op. 19 – Impromptu Pieces, pour piano
op. ?? – Sonate no 1, pour violon et piano (1927)
op. 23 – Karagueuz, ballet pour marionnettes pour orchestre (ou piano à quatre mains)
op. 25 - Trois romances de Victor Hugo, pour piano et voix (éd. 1932)
op. 27 – L'intransigeant Pluton ou, Orphée aux Enfers, opéra en un acte (1928)
op. 28 – Chindia, pour orchestre de radio
op. 29 – Quatre caprices, pour piano
op. 30 – Trio Sérénade, pour trio à cordes
op. 31 – Quatuor à cordes no 2
op. 32 – Chanson, Pastorale, danse roumaine, pour piano
op. 33 – Concerto (Quasi una Fantasia), pour violon et orchestre
op. 35 – Sonate, pour trio avec clarinette (en mi bémol et clarinette basse en si bémol)
op. 37 – Cinq bagatelles, pour piano (1934)
op. 38 – Divertissement, pour petit orchestre
op. 40 – Rhapsodie concertante, pour orchestre
op. 42 – Prélude et Invention pour orchestre à cordes
op. 44 – Toccata pour piano et orchestre — ou 2 pianos (1940)
op. 45 – Sonate no 2 pour violon et piano
op. 46 – Ricercari, Variations pour piano (1941)
op. 47 – Sonate pour alto et piano
op. 48 – Symphonies pour le temps présent
sans opus – Séquences, pour orchestre
op. 50 – Sonate pour violon et violoncelle
op. 51 – Counter-Rhymes, trois mélodies pour voix et piano
op. 52 – Quatuor à cordes no 3
op. 54 – Variations, pour cors et cordes
op. 58 – Phèdre, opéra en cinq scènes (1948) Création RTF, 18 avril 1950 ; Stuttgart, 9 juin 1951.