Mamady Keïta est né le 1er aout 1950[1]à Balandougou, un village situé dans le Wassolon (province de Siguiri) près du fleuve Fé, en république de Guinée. Fil d'un maître chasseur et maître des plantes et guérisseur (fida tigi en Malinké). Il a été initié au djembé dès l’âge de sept ans par Karinkadjan Kondé, djembéfola de son village.
En 1988, il s’établit à Bruxelles[3] en Belgique. Il donne des cours de percussions, enseignant plus particulièrement les rythmes mandingues, au sein de l’école répercussions. Il y côtoie Zap Mama, alors professeure de chants et danses africaines. Cette même année, il crée également son nouveau groupe de musiques traditionnelles mandingues Sewa Kan, avec lequel il donne plusieurs concerts en Europe notamment en France, Pays-Bas, Italie et Allemagne.
En 1989, il sort un album intitulé Wassolon. Le succès des cours de percussions permet à Mamady d'inviter son frère Mamady Secret du ballet Koteba à le rejoindre en Europe. Ce dernier deviendra N'Toman Keïta (N'Toman signifiant homonyme en Malinké). Mama Adama Camara, du ballet Djoliba, le rejoint aussi à Bruxelles afin d'assurer les cours de danse.
En 1997, il organise avec répercussions le premier stage de percussions et de danses africaines en Guinée, bénéficiant de la collaboration du Ministère de la Culture de Guinée et du Ballet National Djoliba.
En 1991, il fonde sa propre école TamTam Mandingue asbl avec son épouse Véronique Jacobs. Laurent Chevallier réalise le film Djembéfola qui lui est consacré[4]. En 1992, il sort un nouvel album intitulé Nankama qui signifie « né pour ça ».
En 1993, il organise, à Matoto, le premier stage en Guinée de son école TamTam Mandingue.
En 1995, il sort son troisième album intitulé Mögöbalu, le premier enregistré à Conakry avec quelques-uns de ses anciens partenaires, et les maîtres Fadouba Oularé et Famoudou Konaté. Il part en tournée aux États-Unis et au Japon pour la seconde fois.
En 1996, il consacre son album Hamana (nom d'une région de la haute Guinée) aux rythmes des Dundumba (terme signifiant « la danse des hommes forts ») avec comme invité Famoudou Konaté.
En 2000, il sort un double album, Balandugu kan, enregistré dans son village natal et en 2001, Mamady léé, où est mis en avant l'art des griots.
En 2002, dans l'album A Giaté, Mamady joue avec des musiciens de différentes ethnies. En 2004, il sort Sila Laka, qui reprend les titres de Wassolon enregistrés cette fois à Conakry, et l'édition de trois DVD pédagogiques, Les Rythmes du Mandeng, destinés à trois niveaux de maîtrise du djembé. Il sort aussi l'album Djembe master, une compilation de titres des albums précédents.
En 2006, la sortie en DVD du film Djembéfola avec en bonus Môgöbalu, les maîtres du tambour, deux réalisations de Laurent Chevalier.
En 2007, l'album Mandeng Djara est enregistré à Conakry, et une partie des images du DVD Les Rythmes du Mandeng volume 4 sont tournées à Balandugu. En 2009, il tourne à Conakry et à Bruxelles les derniers éléments du DVD Les Rythmes du Mandeng volume 4, destiné aux professionnels, et sortie de cet opus.
Il est décédé le 21 juin 2021 à Bruxelles à l'âge de 71 ans[5].
Discographie
1989 - Wassolon (Mamady Keïta et Sewa Kan), Fonti Musicali [6]
↑Vincent Zanetti, « Review of Guinée: autour de Mamady Keïta; Mamady Keïta: Balandugu kan; Mamady Keïta: Mamady lèè; Mamady Keïta: rythmes traditionnels du Mandingue; Uschi Billmeier: Mamady Keïta: une vie pour le djembe: Rythmes traditionals des Malinké », Cahiers de musiques traditionnelles, vol. 15, , p. 220–223 (ISSN1015-5775, DOI10.2307/40240466, lire en ligne, consulté le )
↑Belga, « Décès à Bruxelles du musicien Mamady Keïta », La Libre Belgique, 22 juin 2021 [1]
↑« Retour à Balandougou. À propos du documentaire Djembefola », Télérama, no 2236, 18 novembre 1992, p. 84-86.
↑Belga, « Décès à Bruxelles du musicien Mamady Keïta », La Libre Belgique, 22 juin 2021 [2]