Maison de Beauvilliers

de Beauvilliers
Image illustrative de l’article Maison de Beauvilliers
Armes de la famille.

Blasonnement Fascé d'argent et de sinople, les fasces d'argent chargées de six merlettes de gueules, 3, 2, 1.
Devise In tuto del core
Période XIe-XIXe
Pays ou province d’origine Beauce
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France

La maison de Beauvilliers est une illustre maison d'extraction chevaleresque originaire de la Beauce, dans le Pays Chartrain[1]. Sa filiation suivie remonte au XIe siècle et sa filiation prouvée au XIIIe siècle[2]. Elle reçut le titre de duc de Saint-Aignan en 1663 et fut élevée à la pairie à la même période. Des membres de cette famille ont aussi porté les titres de duc de Beauvilliers, de comte de Montrésor, de comte de Buzançais, et même de duc de Buzançais (titre espagnol attaché à la Grandesse d'Espagne)[2]. Elle s'est éteinte au XIXe siècle.

Origines et généalogie

Son nom de Beauvilliers lui vient la paroisse qu'elle possède à 16 kilomètres de la ville de Chartres, entre les villes de Chartres et d'Orléans[1].

Herbert est le plus ancien seigneur de Beauvilliers que l'on connaisse par titres : au XIe siècle, Herbert-Émussent de Beauvilliers, fils de dame Engelsende, est chevalier et seigneur de Beauvilliers, du Lude en Beauce (ce doit être le Grand Lude à Binas, Binas étant un fief des Beauvilliers ; notons que le Petit Lude en Dunois, à Ouzouer-le-Breuil, a aussi été un fief de Mery de Beauvilliers ci-dessous[3]), et du château du Lude en SologneJouy-le-Potier) depuis 1115, de Martainville (à Fains-la-Folie, en Beauce), de Maleloup/Mauloup et du Vieux-Alonne (à Beauvilliers).

- Selon Clairambault et le père Anselme, sans doute par le jeu d'un mariage au XIIIe siècle, la branche aînée des premiers seigneurs de Beauvilliers[4] se serait fondue dans une branche de la famille de Chartres avant 1300 (cf. les articles vidames de Chartres et sires de La Ferté, s'il s'agit bien de la célèbre maison de Chartres qui eut la vidamie de Chartres et plusieurs fois La Ferté-Vidame : mais est-ce bien le cas ? La parenté de nos protagonistes avec le cardinal Regnault de Chartres, archevêque de Reims et chancelier de France (1380-1444) est affirmée, mais justement, il n'est pas certain que l'archevêque-chancelier appartînt à la maison des vidames... Ce qui semble accréditer une parenté, ce sont les armes similaires, portant des fasces et des merlettes), famille dont les membres auraient alors pris le nom de Beauvilliers suivant l'usage du temps de porter le nom de la terre principale : les possessions de la maison de Beauvilliers et celles de la maison de Chartres sont voisines, par exemple Fréteval pour les Meslay de Chartres, et la terre de Beauvilliers s'est ainsi trouvée possédée par la maison de Chartres entre 1298 et 1309. Les premiers bénéficiaires de cette mutation seraient, aux alentours de 1300, Girard de Chartres et son fils Renault, devenus donc sires de Beauvilliers ; puis en 1323 Robert de Chartres ; enfin Girard et ses sœurs Isabelle et Jeanne de Chartres, enfants de Renaut (grand-oncle du cardinal homonyme qu'on vient de citer, lui-même fils d'Hector de Chartres) ; vers 1335/1339 l'héritière Isabelle de Chartres transmet le fief à son mari Girard/Gérard Villereau[5] ; un siècle après, vers 1445, Colin Barret en est le seigneur du chef de sa femme Marie de Villereau. Vers 1600, Edme Barret cède Beauvilliers, qui passe alors en différentes mains.

- Mais pour Le Ferron, Chanoine de Chartres, c'est la Famille de Beauvilliers qui descend de l'ancienne Maison de Chartres, au moins par femme.

Le Père Anselme[4] a donné la généalogie des diverses branches de la maison de Beauvilliers dans le t. IV, p. 724 sq. de son Histoire des Grands Officiers de la Couronne :

- Gédoin Ier, au XIIe siècle, fils d'Herbert évoqué plus haut ; père de → Gédoin II et Herbert II (fl. 1179) → Gédoin III, fils d'Herbert II, mari d'Urtissa/Orbissa, chevalier banneret en 1212, mort avant 1230 → Herbert III, mari de Jeanne (c'est sous les règnes de Gédoin III ou d'Herbert III que semble se situer l'alliance qui prépare la mutation de Beauvilliers vers la famille de Chartres) → Eudes ; Jean ; Hue ; Guillaume (parentés embrouillées) → Gédoin IV, fils ou petit-fils d'Herbert III, sire de Binas, du Lude en Beauce et du Lude en Sologne, mais pas de Beauvilliers, fl. 1250, 1260, 1266 et 1267, x 1° Adelice de Membrolles → Robert Ier, x Jacqueline → Geoffroy Pichot, fl. 1292, 1302 → Gédoin V, fl. 1326, 1343, 1362, 1364, mort vers 1366/1368, x Marie d'Orléans (sans doute de la maison d'Orléans qui eut Rère, Montpipeau, Cléry, et qui compta Payen d'Orléans, Grand-bouteiller en 1093-1106) → Robert II le Normand, acquéreur en 1349 de Dizier, mort entre 1357 et 1368, époux de Jeanne de Saint-Brisson (-La Queuvre ?), d'où → Jean Ier (mort vers 1386/1392, x Pernelle de Manchecourt qui se remaria avec Jean Ier de Courtenay-La Ferté-Loupière ; parents de → Jean II le Camus, mort en 1429 sans postérité), et...

En 1496, la famille acquiert, par le mariage de Mery (Méry) de Beauvilliers (mort en 1511 ; sans postérité de ses premières noces avec Jacquette, fille de Jean Ier d'Estampes de La Ferté-Nabert) avec sa deuxième femme Louise de Husson-Tonnerre, dame de Saint-Aignan, La Salle-lez-Cléry et Chémery (morte vers 1521 ou 1540 ; fille puînée d'Antoinette de La Trémoïlle et de Charles de Husson, mort en 1492, comte de Tonnerre, seigneur de Saint-Aignan et de Selles : ses ancêtres les comtes de Tonnerre, d'Auxerre et de Nevers, descendaient des Donzy, seigneurs de Selles en partie, de Gien un moment, et de Saint-Aignan, liés à la Maison de Blois-Champagne ; Charles de Husson et Antoinette de La Trémoïlle avaient aussi enfanté : Louis III de Husson, mort en 1508, comte de Tonnerre et père du comte Louis IV, évêque de Poitiers, mort en 1537 ; Claude, évêque de Poitiers, mort en 1521 ; Anne de Clermont, comtesse de Tonnerre, morte en 1540 ; et Madeleine de Husson, femme de Jean II d'Estampes de La Ferté-Nabert], la terre de Saint-Aignan, érigée en baronnie « de temps immémorial »[6] puis en comté en [6].

Méry de Beauvilliers et Louise de Husson-St-Aignan eurent sept filles :

Duché de Saint-Aignan

Sépulture de Raymond François de Beauvilliers (1790-1811) au cimetière du Père-Lachaise.

La terre de Saint-Aignan est érigée en duché-pairie en [1], en faveur de François-Honorat de Beauvilliers.

Les ducs de Saint-Aignan se faisaient, pour certains, appeler « duc de Beauvilliers »[7] ; en voici la liste[8] :

  • François de Beauvilliers (c.1608-1687), comte puis 1er duc de Saint-Aignan en 1663 ;
  • Paul de Beauvilliers (1648-1714), duc de Saint-Aignan dit « de Beauvilliers », Grand d'Espagne (fils du précédent) ; gendre de Colbert, il acquiert Buzançais, Montrésor, Argy ;
  • Paul-Hippolyte de Beauvilliers (1684-1776), duc de Saint-Aignan (demi-frère cadet du précédent) ;
  • Paul-François de Beauvilliers (1710-1742), duc de Saint-Aignan dit « de Beauvilliers » (fils du précédent) ;
  • Paul-Louis de Beauvilliers (1711-1757), duc de Saint-Aignan dit « de Beauvilliers » (frère du précédent) ;
  • Paul-Étienne-Auguste de Beauvilliers (1745-1771), duc de Saint-Aignan dit « de Beauvilliers » (fils du précédent) ;
  • Paul-Marie-Victoire de Beauvilliers (1766-1794), duc de Saint-Aignan (fils du précédent) ;
  • Raymond-François de Beauvilliers (1790-1811), duc de Saint-Aignan (fils du précédent) ;
  • Charles-Paul-François de Beauvilliers (1746-1828) dernier duc de Saint-Aignan (grand-oncle du précédent et fils cadet de Paul-Louis). La succession du château de Saint-Aignan (mais pas le titre ducal) passe à sa sœur Colette de Beauvilliers (1749-1831), fille du duc Paul-Louis et femme en 1771 d'Antoine de La Roche-Aymon (1751-1831).

Titres

Armes

Blason Blasonnement :
Fascé d'argent et de sinople, les fasces d'argent chargées de six merlettes de gueules, 3, 2, 1.
Commentaires : Support : deux cygnes essorans[9]
Blason Blasonnement :
Blason de François Honorat de Beauvilliers

Membres

Demeures

Notes et références

Références

  1. a b et c Duckett 1860, p. 661.
  2. a et b Jougla de Morenas, Grand armorial de France, tome 2, page 46.
  3. « Mery de Beauvillier, p. 675 », sur Histoire de la Maison royale de France ; pairs et grands officiers de la Couronne, par le père Anselme de Ste-Marie, Honoré du Fourny et Pol Potier de Courcy, t. IV, chez Firmin-Didot à Paris, (1726-1733)-1868.
  4. a et b « Généalogie des seigneurs de Beauvillier, ducs de St-Aignan, p. 701 », sur Histoire de la Maison royale de France ; pairs et grands officiers de la Couronne, par le père Anselme de Ste-Marie, Honoré du Fourny, le père Ange et le père Simplicien, t. IV, à la Compagnie des Libraires, Paris, 1728.
  5. « Villereau en Beauce, p. 639 », sur Dictionnaire de la Noblesse, par François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois, t. XIV (Supplément-II : Recueil de généalogies), chez Badiez à Paris, 1784 (consulté le ).
  6. a et b Michaud 1842, p. 240
  7. Dictionnaire De La Noblesse, La Chesnaye Des Bois, Tome II, 1771.
  8. Duché de Saint-Aignan
  9. Annuaire de la noblesse de France, Borel d'Hauterive, 1857

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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