Maha Abdelhamid est chercheuse associée au Centre arabe de recherches et d'études politiques[1].
Très sensible aux discriminations de couleurs, Maha Abdelhamid est une pionnière dans la lutte contre le racisme en Tunisie. Elle commence à militer sur les réseaux sociaux[4] avant de fonder en 2012 avec Houda Mzioudet et d'autres militantes antiracistes l'association ADAM pour l'égalité et le développement, la première association pour la défense des Noirs en Tunisie[5].
Maha Abdelhamid est membre du Comité pour le respect des libertés et droits de l'homme en Tunisie (CRLDHT) et participe à l'organisation de plusieurs mobilisations en Tunisie, comme la caravane des marcheurs contre le racisme ralliant Djerba à Tunis en 2014[1].
En 2020, déçue par l'exclusion et l'invisibilité des femmes noires en Tunisie et même dans l'espace féministe, Maha Abdelhamid s'indigne et déclare : « Les femmes noires tunisiennes vivent toujours dans une société à la fois patriarcale et raciste »[6]. Elle lance le 23 janvier de la même année, avec d'autres militantes, le premier mouvement de femmes noires tunisiennes : Voix des femmes tunisiennes noires, dont le but est d'encourager les femmes noires tunisiennes à s'affirmer et se débarrasser de l'invisibilité que leur impose la société. Le choix de la date n'est pas anodin puisque le 23 janvier est une date symbolique correspondant à la date d'abolition de l'esclavage en Tunisie en 1846[6].
Travaux
Les travaux de Maha Abdelhamid portent sur les minorités[7] en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, sur les milieux ruraux et les différentes discriminations dans une perspective d'intersectionnalité[8]. Elle est chargée de projet au Centre de recherche arabe et études politiques à Paris à partir de 2021[3].
Elle est l'autrice du documentaire De Arram à Gabès, mémoire d'une famille noire[8] qui retrace la vie de sa famille sur trois générations.
Publication
Maha Abdelhamid, Amel Elargi et Moutaa Amin Elwaer, Être noir, ce n'est pas une question de couleur : rapport d'enquêtes, les représentations du racisme chez les noirs de Tunisie, Tunis, Nirvana, , 130 p. (ISBN978-9-938-94021-3)[9].
Références
↑ ab et cCamille Lafrance, « Maha Abdelhamid : « Les Tunisiennes sont toujours représentées par des femmes à la peau plus claire » », Jeune Afrique, (ISSN1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
↑Inès Mrad Dali, « Les mobilisations des « Noirs tunisiens » au lendemain de la révolte de 2011 : entre affirmation d'une identité historique et défense d'une « cause noire » », Politique africaine, no 140, , p. 61-81 (ISSN0244-7827, lire en ligne).