Mělník est une très ancienne ville de la Tchéquie. Des fouilles ont démontré que le lieu est occupé depuis l'ère néolithique. La tribu slave des Sorabes de Pšov y arrive entre les Ve et VIe siècles. Ludmila, fille unique de Slavibor, prince des Sorabes de Pšov, épouse, en 874, Bořivoj prince des Přemyslides, ce mariage marque la fusion des deux tribus.
L'épouse de Boleslav II, Emma d'Italie y fait frapper des deniers avec l'inscription « Emma regina - civitas Melnic », preuve la plus ancienne et la plus tangible de l'existence du site. C'est de cette époque également que l'on date l'implantation de la vigne à Mělník.
La ville a grandi progressivement au pied des murailles du château comme place du marché. Il faut attendre le , pour qu'une charte royale mentionne sans équivoque la présence du bourg. Ottokat II Přemysl lui octroie une partie des taxes prélevées sur le transit fluvial pour contribuer aux dépenses de fortification. Charles IV du Saint-Empire lui octroie, pour sa part, le titre de ville royale.
Durant les guerres hussites, Mělník prend fait et cause pour la réforme protestante entreprise à Prague. Comme la plupart des villes de Bohême, elle adopte la réforme de Luther contre le pouvoir impérial catholique. En 1547 et en représailles, Ferdinand Ier du Saint-Empire confisque les biens municipaux et condamne la ville à une lourde amende, annulant aussi le privilège de perception des taxes fluviales. Il nomme à sa tête un bailli impérial. Pour autant, cette période reste un âge d'or pour la ville puisque le commerce du vin l'enrichit. Les bourgeois de l'époque font édifier l'église dédiée à sainte Ludmila et celle dédiée à la sainte Trinité. La guerre de Trente Ans met un terme à ces années prospères, les armées suédoises ravagent la ville. La ville est presque anéantie et ses élites émigrent en masse.
Par la suite, Mělník n'est qu'un petit bourg agricole, place de marché locale. Au XXe siècle elle connaît une croissance sans rapide et devient un port fluvial de première importance — occupant la seconde place après Ústí nad Labem — à la suite de la construction de quais et d'infrastructures adéquates en 1928.
Population
Recensements (*) ou estimations de la population de la commune dans ses limites actuelles[4] :
Évolution démographique
1869*
1880*
1890*
1900*
1910*
1921*
7 112
7 656
8 247
8 976
9 806
10 502
Évolution démographique, suite (1)
1930*
1950*
1961*
1970*
1980*
1991*
12 089
11 914
13 076
15 487
18 941
19 625
Évolution démographique, suite (2)
2001*
2011*
2015
2016
2017
2018
19 271
19 599
19 201
19 230
19 295
19 351
Évolution démographique, suite (3)
2019
2020
2021
2022
2023
2024
19 486
19 559
19 579
19 472
20 202
20 350
Galerie
Mělník : confluent de l'Elbe (à g.) et de la Vltava.
Château, vignoble et église Saints-Pierre-et-Paul.
Château surplombant la confluence de la Vltava et de l'Elbe.
Patrimoine
La ville compte plusieurs sites et monuments historiques. Le plus important est le château de Mělník, confisqué par le régime communiste puis restitué à ses anciens propriétaires, les princes Lobkowicz. Sa chapelle a été constituée par la dernière femme de Charles IV du Saint-Empire. Il contient également une cave à vin du XIVe siècle, où est proposé à la dégustation le produit des vignobles attenants au château.
L'église Saints-Pierre-et-Paul est un autre monument important pour la ville. Sa construction a commencé au tournant du Xe siècle et XIe siècle. À noter qu'elle contient un ossuaire. La ville accueille aussi le musée de la région dans un ancien monastère capucin, ainsi que les ruines de Hazmburg.
À proximité du château, il est possible d'observer le mont Říp, ainsi que le Massif central de Bohême (České středohoří).
↑Český statistický úřad, Historický lexikon obcí České republiky 1869–2005, vol. I, Prague, Český statistický úřad, 2006, pp. 126-127 ; de 1869 à 1910, les recensements organisés par l'empire d'Autriche-Hongrie sont officiellement datés du 31 décembre de l'année indiquée. — À partir de 2014, population des communes de la Tchéquie au 1er janvier, sur le site de l'Office tchèque de statistique (Český statistický úřad).