Luganville est la deuxième ville de la république du Vanuatu, après la capitale Port-Vila. Située au sud-est de l'île Espiritu Santo (plus connue sous le nom de Santo). Les habitants eux-mêmes emploient également le nom de Canal, d'après l'ancien nom colonial Canal du Segond. Cette ville porte le nom du capitaine de corvette Armand Lugan[1].
Toponymie
La ville tire son nom d'Armand Lugan[2], marin breton capitaine de corvette et commandant du Tanaïs, nom du bateau de l’amiral Dupetit-Thouars qui repéra le site en 1870. La dénomination est donnée en 1880.[réf. nécessaire] Elle est d'abord attribuée à l'exploitation d'un Français dénommé Bernier qui défriche les lieux et y entretient une caféière[3]. Ce toponyme correspond aussi au lieu devant lequel les navires peuvent jeter l'ancre[4].
Histoire
Luganville s'est développée à l'époque coloniale, l'importance des plaines disponibles, la dépopulation et la spéculation foncière ayant permis aux colons français d'implanter à Santo de grandes cocoteraies (coprah).
Luganville a été la véritable capitale économique de l'archipel jusqu'à l'indépendance en 1980.
L'île de Santo a été le siège de l'opposition au nouveau pouvoir de Port-Vila ; Luganville est même en 1980 l'éphémère capitale du Vemarana, État sans reconnaissance internationale proclamé par Jimmy Stevens. On assiste alors au départ paniqué de 700 Français, « rapatriés » en Nouvelle-Calédonie[réf. nécessaire], confiscation ou achat à bas prix de la plupart des plantations, abandon progressif de l'économie de plantation pour un retour à une agriculture vivrière, essentiellement menée par les populations elles-mêmes. Jean Guiart et Rock Pidjot échouent, par maladresse de l'ambassadeur français, à faire revenir les colons qui n'étaient pas compromis dans l'affaire Vemarana. Luganville perd alors, durant les années 1980, son importance, au profit exclusif de Port-Vila.
Luganville constitue la seule ville du nord du Vanuatu. C'est aussi le chef-lieu de la province de Sanma, la plus étendue de l'archipel, avec une population de 13 156 habitants en 2009[5], et un potentiel économique basé essentiellement sur la vente du coprah et du bois. Luganville comporte un port marchand assez important. Par ailleurs, l'industrie touristique est en plein essor grâce à l'aéroport Santo-Pekoa (IATA: SON, OACI : NVSS), qui accueille depuis 2007 des liaisons internationales (liaison hebdomadaire avec Brisbane, Australie).
Arrosée par le fleuveSarakata, la ville comporte une longue avenue bordée de magasins — essentiellement tenus par des commerçants d'origine chinoise —, de restaurants, de motels et de bâtiments publics (commissariat de police, services publics divers). À la périphérie de la ville sont situées des usines de transformations : une huilerie, trois scieries, une conserverie de viande de bœuf.