Le catalogue des œuvres d'Hector Berlioz présente certaines difficultés de numérotation, et même de classement. En effet la plupart de ses œuvres échappent aux catégories traditionnellement établies, que ce soit en fonction du genre (symphonie, opéra, œuvre scénique ou œuvre de concert) ou des effectifs employés (orchestres — que Berlioz fait évoluer de manière déterminante — ensembles parfois augmentés par la présence de chœurs, de chanteurs ou d'instruments solistes — sans jamais revenir à la forme du Concerto classique).
Le compositeur a encore compliqué la tâche des futurs archivistes en modifiant à plusieurs reprises la numérotation de ses partitions répertoriées. Ainsi une pièce peut avoir été publiée puis retirée du catalogue pour être intégrée dans une composition plus vaste. Les numéros d'œuvres, attribués au moment de l'édition en partition, ne respectent pas l'ordre chronologique de composition, même lorsqu'une partition paraît longtemps après son achèvement. Les grandes œuvres sont longtemps retravaillées, corrigées ou retouchées. Certaines pièces existent encore sous plusieurs versions, les mélodies en particulier.
De toute évidence, Berlioz préférait donner des titres à ses grandes partitions plutôt que des numéros. La Symphonie fantastique, op. 14 est bien la première symphonie du compositeur, mais n'est jamais désignée comme Symphonie no 1, comme le sont la Symphonie no 1 de Brahms (op. 68) ou la Symphonie no 1 de Roussel qui porte cependant un titre (« Le Poème de la forêt », op. 7).
Enfin un ouvrage théorique comme le Traité d'instrumentation et d'orchestration se voit attribuer un numéro d'œuvre (op. 10) dans le catalogue, très réduit, fixé par le compositeur en 1852. La nouvelle édition des partitions de Berlioz chez Bärenreiter a motivé la publication d'un catalogue complet, établi par le musicologue américain Dallas Kern Holoman. L'invention du batteur de mesure électrique est encore à porter à son crédit.
Cet article s'attache à donner un tableau complet des œuvres de Berlioz, tant musicales que littéraires, de manière simple tout en tenant compte de ses évolutions et de ses modifications.
Les dates indiquées sont celles de la publication. L'attribution définitive des numéros d'œuvres est établie par le compositeur en 1852, et complétée avec la composition et la publication des partitions qui suivent L'Enfance du Christ.
N.B. : La date de composition apparaît d'abord, suivie de celle de la création en public.
En 1987, le musicologue américain Dallas Kern Holoman établit un catalogue complet pour la Nouvelle édition Berlioz chez Bärenreiter-Verlag, à Cassel (ISBN 3-7618-0449-0). Sa numérotation suit strictement l'ordre chronologique de la composition des pièces.
(Octobre 1848 – Août 1849, dédié à son Altesse Royale Monseigneur le Prince Albert, chœurs d'enfants ajoutés en 1852, créé le 30 avril 1855 à St-Eustache, publié comme Œuvre 22 la même année)
(publié comme Œuvre 18 en 1849)
(publié comme Œuvre 18 en 1851)
(piano-chant publié comme Œuvre 20 en 1849, partition d'orchestre publiée en 1851)
(piano-chant publié comme Œuvre 19 en 1850, partition d'orchestre publiée en 1903)
(publié comme Œuvre 13 en 1850)
(attribué à « Pierre Ducré » lors de la création, Salle Ste-Cécile, le 12 novembre 1850, intégré à H 130 L’enfance du Christ)
(1853–1854, créée salle Herz, le 10 décembre 1854, publiée comme Œuvre 25 en 1855)
(Avril 1856 – 12 avril 1858, par la suite divisé en deux parties : La prise de Troie et Les Troyens à Carthage, pour la création de la seconde partie, précédée du Prologue des Troyens à Carthage le 4 novembre 1863, piano-chant publié en 1863 — partition d'orchestre publiée par Hugh Macdonald en 1969)