Le , le roi de Danemark Christian IX promulgue la « loi sur le statut de l'Islande » (Stöðulög)[A 3], en dépit de l'opposition de l'Althing[C 1]. La loi fait de l'Islande un pays inséparable de la monarchie danoise, mais lui accorde des droits spéciaux[1]. En 1874, à l'occasion du millénaire de la colonisation de l'Islande, le roi accorde à l'Islande une constitution qui lui donne un statut d'autonomie, notamment en accordant un pouvoir législatif limité à l'Althing : c'est la fin de l'absolutisme danois en Islande[A 3]. La Constitution est révisée en 1903 et donne naissance à l'Heimastjórnartímabilið (« période d'auto-gouvernance »)[A 4]. La gestion des affaires particulières à l'Islande est transférée de Copenhague à Reykjavik[A 5] et les postes de landshöfðingi et de amtmaður sont abolis[A 6],[A 7]. Le , Hannes Hafstein devient ministre d'Islande[A 4]. Le , Jón Magnússon devient le premier Premier ministre de l'Islande en formant le premier gouvernement islandais, composé de trois ministres[A 8].
Le Danemark et l'Islande entament des négociations en 1917[C 2] qui aboutissent à la réunion d'une commission parlementaire dano-islandaise en à Reykjavik afin de renégocier le statut de l'Islande. Cette commission propose un acte d'union permettant à l'Islande de devenir un État indépendant et souverain, mais qui resterait lié au Danemark dans le cadre d'une union personnelle[A 8]. Après son approbation par un référendum en Islande le à une large majorité[2], l'Acte d'Union dano-islandais entre en vigueur le , donnant naissance au royaume d'Islande[A 8]. Le jeune royaume adopte une nouvelle constitution le [3].
En , dans le cadre de l'opération Weserübung, l'Allemagne nazie envahit le Danemark[A 9]. L'Althing décide alors d'accorder au gouvernement islandais la gestion de la politique étrangère de l'île[B 2], domaine jusqu'alors réservé au gouvernement danois[4]. Le gouvernement islandais ayant refusé de coopérer avec le Royaume-Uni — ce qui aurait impliqué que l'Islande abandonne sa neutralité —[5], les forces armées britanniques envahissent l'Islande le [A 9]. En 1941, après décision de l'Althing, Sveinn Björnsson devient régent du royaume et se voit attribuer les prérogatives normalement détenues par le roi[B 3]. L'Acte d'Union dano-islandais est censé expirer au bout de vingt-cinq ans si le Danemark et l'Islande ne s'accordent pas pour le renouveler. Cette échéance arrive à la fin de l'année 1943, alors que le Danemark est toujours occupé et se trouve donc dans l'impossibilité de renégocier le traité. L'Althing décide alors d'agir unilatéralement, malgré l'opposition de certains intellectuels et personnalités politiques islandais, et le choc ressenti par certains Danois[B 4]. À la suite d'un référendum de quatre jours, les Islandais se prononcent à plus de 98 % pour la fin de l'union avec le Danemark et la constitution républicaine[2]. Le , date anniversaire de la naissance de Jón Sigurðsson, la république d'Islande est proclamée à Þingvellir et Sveinn Björnsson en devient le premier président[B 4]. Cet événement marque la fin de la lutte pour l'indépendance en Islande. Le est depuis célébré tous les ans comme fête nationale islandaise[6].
↑ a et b(en) Dieter Nohlen et Philip Stover, Elections in Europe : A Data Handbook, Nomos Verlagsgesellschaft, , 2070 p. (ISBN978-3-8329-5609-7), p. 961-966.