Après la réussite de l'opération Cobra, et la percée d'Avranches qui s'ensuivit fin , le piétinement des Alliés sur le front normand prend fin et la libération de la Bretagne débute.
Souhaitant initialement contourner Rennes afin de foncer sur Brest, Lorient et Saint-Nazaire, principaux ports bretons, transformés pour la plupart en forteresses (Festung) par la Wehrmacht, les Américains se retrouvent bloqués à Rennes par la résistance de quelques unités allemandes.
Déroulement de la bataille
Drapeau américain 02-0036P
Le , alors que les Américains viennent de libérer Avranches, la progression d'un fer de lance de la 4th Armored Division ( 4e division blindée) est entravée à 15 heures par une unité de DCA allemande au lieu-dit Maison-Blanche à Saint-Grégoire. Les six canons de 88 mm et les deux canons de 20 mm de la batterie mixte mettent hors de combat, par des tirs tendus, onze chars Sherman et trois autochenilles, tuant 50 soldats, en blessant 20, et 20 autres sont capturés[3]. L'église Saint-Laurent, au nord, servant d'observatoire aux artilleurs allemands, est détruite.
L'artillerie américaine pilonne alors la ville. Le , en raison de problèmes de communication dans l'État-major américain et de l'absence d'infanterie disponible pour pénétrer dans la ville, aucune progression n'est faite et le major-général John Shirley Wood fait contourner Rennes par l'ouest avec ses groupes de combat A et B, descendant jusqu'à Châteaubriant, mais il est contraint de s'orienter vers Vannes et Lorient alors qu'il souhaitait remonter sur Angers en direction de Paris. Ce coup d'arrêt devant Rennes a deux conséquences néfastes : le 3 au matin, les Allemands font partir un train de 800 résistants et résistantes et de 400 prisonniers alliés en direction de l'Allemagne et, dans la nuit du 3 au , le colonel Eugen König reçoit l'autorisation du général Paul Hausser, commandant la VIIe armée, d'évacuer la ville en cours d'encerclement, non sans avoir fait sauter la plupart des ponts le 4 vers 5 heures. Les servants des batteries de DCA allemandes évacuent après les avoir mises hors de service. Au soir du , des éléments de la 8e division d'infanterie US avaient lancé un assaut contre la ville dans le secteur des Gantelles. Le 4 au matin, des soldats du 13e régiment d'infanterie de la 8e division pénètrent en ville vers 9h00 sans rencontrer de résistance.
Brassard d'un résistant de la Seconde Guerre mondiale, musée de Bretagne
Le général de Gaulle a ainsi réussi à mettre en place son administration dans la première grande ville libérée de France, évitant la mise en place d'un gouvernement militaire allié dans les territoires occupés, l'AMGOT : Allied Military Government in Occupied Territories.
Les unités dispersées sous le commandement du colonel Eugen König vont battre en retraite vers Saint-Nazaire. Lors de leur retraite, plusieurs combats les opposent aux FFI et aux Américains, car les zones environnantes avaient déjà été libérées. 60 soldats allemands sont ainsi tués et 130 autres blessés au total entre le 4 et le [3].