Leucade (en grec moderne : Λευκάδα, Lefkáda) est une des îles Ioniennes (Grèce). Elle porta longtemps le nom de Sainte-Maure. Située au nord d'Ithaque et de Céphalonie, elle a une superficie de 304 km2 pour un littoral de 117 km. Son sommet, le mont Stavrota, s'élève à 1 158 mètres.
Les villes principales sont la capitale (qui porte le nom de l'île), Nydri et Vassiliki(en) (ports vers les îles de Méganissi et Céphalonie). Les principales activités de l'île sont l'agriculture (huile et vin), l'élevage et le tourisme.
Noms
En grec ancien et en grec purifié, l'île est appelée Λευκάς (Leukas, Lefkás), ce qui donne en grec démotiqueΛευκάδα (Lefkáda). À partir du XIIIe siècle, elle reçoit le nom de « Sainte-Maure », en grec Άγια Μαύρα (Aya Mavra), en italien Santa Maura. Ce nom (tant pour l'île que pour la capitale) est attesté pour la première fois en 1292 (lorsqu'elle a été attaquée par des navires génois employés par les Byzantins)[1] et elle garde cette appellation nom qu'elle garde jusqu'au XIXe siècle, au cours duquel elle reprend son nom antique.
Le nom de Leucade est dû aux falaises de craie blanche qui se trouvent au sud de l'île, connues comme « cap de la Dame » ou « saut de Leucade » (72 mètres de haut).
Géographie
Leucade est une île montagneuse, à la riche végétation à l'est et au sud. L'île a été reliée au continent dont elle fut longtemps une péninsule.
À l'est, les côtes sont douces, abritées du vent et ponctuées de petits îlots verdoyants, dont les plus connus sont Skorpios, Madouri et Sparti. La région orientale est verdoyante. S'y s'égrènent de petits villages maritimes, comme Ligia et Nikiana, et Nidri, un des sites les plus touristiques de l'île. Les vestiges d'une ville préhistorique et de tombes circulaires de la même période, mis au jour dans les environs, ont persuadé l'archéologue allemand Dörpfeld qu'il s'agissait là de la patrie d'Ulysse.
Ses côtes occidentales, par contre, sont abruptes et entrecoupées d'immenses plages de sable doré.
Le chef-lieu est Leucade (Lefkáda), aux maisons en bois peint, bâtie au fond d'un golfe naturel, au nord de l'île près du chenal qui la sépare du continent. Le réseau routier permet de faire le tour de l'île.
Le phare de Leucade est implanté dans l'enceinte du château de Sainte-Maure[2] ; un second phare occupe, depuis 1913, l'extrémité du cap Lefkada[3] au sud de l'île[4].
La légende veut que, dans l’Antiquité, pour se guérir d’un mal d’amour, on se jetait du haut du « saut de Leucade » dans la mer[5]. Si on ne mourait pas, on était estropié et guéri de son amour. Selon la mythologie, la poétesse Sappho s’y serait tuée à cause de Phaon[6].
Des traces d'occupation mycénienne ont été mises au jour[7]. Les Corinthiens ont colonisé Leucade au VIIe siècle av. J.-C. et fondèrent une nouvelle ville : Leukas, la capitale d'aujourd'hui.
En -650, ils commencèrent la construction d’un pont pour unir l'île à la Grèce continentale. À cette époque, Leucade était composée de plusieurs cités autonomes.
Après avoir été dirigée par différentes dynasties et avoir subi de nombreuses attaques de pirates, Leucade, en partie dépeuplée, est occupée par les Turcs de 1479 à 1684. Au XVIe siècle, ceux-ci reconstruisent et agrandissent le château du XVe siècle(en), lui donnant en grande partie sa forme actuelle. Une ville importante se développe à l'extérieur des murs du château dans les années 1670.[réf. nécessaire]
L'île produit du vin, de l'huile, des saucisses et des lentilles réputées en Grèce : les lentilles d'Eklouvi[8].
Tourisme
Églises et monastères
Leucade possède un grand nombre d'églises et de monastères :
l'église Agios Ioannis Antzoussis ;
l'église de l'Apparition de la Vierge Marie ;
l'église de la Panagia Hodeghetria ;
l'église de Christou Pandokratora ;
le monastère de la Panagia Faneromeni.
Musées de Leucade (ville)
Musée archéologique : au centre de la ville de Leucade. On y trouve les découvertes de l'archéologue allemand, Dörpfeld. Les objets datent principalement de l'Âge de Bronze. Les fouilles ont principalement été réalisées sur les sites de Nidri, de Kariotes et d'Evgiros.
Musée d'Art populaire : près de l'église Agios Spyridon, fondé par une association musicale de l'île, appelée « Orphée ». Collection de photos, de cartes, de costumes traditionnels, d'ustensiles, etc ainsi que la décoration d'une chambre traditionnelle.
Musée des Gramophones : collection d'anciens gramophones, mais aussi de costumes traditionnels, de broderies, de bijoux, de photos et d'instruments de musique.
Jumelage
La ville de Leucade est jumelée avec Leucate en France et les noms des deux villes ont la même étymologie (« blanche ») ; une légende urbaine qu'aucune donnée archéologique ou historique n'étaye, affirme que des colons grecs de Leucade auraient fondé Leucate et l'auraient ainsi nommée en raison de sa ressemblance avec Leucade.
Personnalités liées à Leucade
Sappho (Mytilène v. 650 av. J-C - Leucade v. 580 av. J-C), poétesse qui serait morte en se jetant du « saut de Leucade » en raison de son amour déçu pour Phaon
Artémise Ire, reine de la cité d'Halicarnasse au Ve siècle av. J.-C. Elle se serait jetée du « saut de Leucade » après avoir crevé les yeux de Dardanos d'Abydos qui ne partageait pas son amour
Lafcadio Hearn (Leucade 1850-Tokyo 1904), écrivain et orientaliste irlandais, qui se fera connaître avec son deuxième prénom, Lafcadio, tirant son origine de l'île de Leucade
Wilhelm Dörpfeld (Wuppertal 1853 - Leucade 1940), architecte et archéologue allemand mort à Leucade et enterré près du village de Nydri, où il avait estimé que devait être situé le palais d'Ulysse.
↑Le cap de la Dame, connu sous le nom de « saut de Leucade », est une falaise haute de 72 mètres située au sud de l'île.
↑Voir Nagy 1973 et Clément Lévy, « Le plongeon de Sappho ou le saut de Leucade. Érotique du plongeon », dans Le rivage des mythes, Bertrand Westphal (dir.), Presses Universitaires de Limoges, coll. « Espaces Humains », p. 37-48 [lire en ligne].
↑ a et bYiannis Desypris, 777 superbes îles grecques., p. 221.
↑Yiannis Desypris, 777 superbes îles grecques., p. 220.