Le Surréalisme contre la révolution est un essai de Roger Vailland paru en 1948 dans une période de réflexion où il écrit aussi d'autres essais comme Réflexion sur la singularité d'être Français.
À propos de cet ouvrage, certains auteurs ont parlé d'essai, d'autres de pamphlet[1]. Quoi qu'il en soit, c'est une page que Roger Vailland veut tourner et après, pour lui, il ne sera plus question de surréalisme. À peine dans Le Regard froid évoque-t-il le nom d'André Breton en faisant allusion à son passé. Max Chaleil écrira dans un article intitulé La transparence et le masque : « À travers Breton, c'est sa propre jeunesse impuissante qu'il dénonce : pamphlet injuste et schématique où il condamne le surréaliste qu'il fut au nom du militant qu'il va devenir. » C'est sa façon de tourner la page. Après son éviction du groupe surréaliste lors de la séance du 11 mars 1929, ce qu'on a parfois appelé 'l'affaire du bar du château', et son éloignement du 'Grand jeu', Vailland décide bon gré mal gré de tourner la page, écrivant à Jean Beaufret : « François[2] est mort et je laisse se former celui qui va lui succéder. »[3]
Comme le note Olivier Todd dans la préface, il y a une incompréhension fondamentale entre surréalisme et révolution, soulignée par les surréalistes eux-mêmes : « Nous avons accolé le mot de surréalisme au mot de Révolution uniquement pour montrer le caractère désintéressé, détaché et même tout à fait désespéré de cette Révolution. »
L'ouvrage est structuré de la façon suivante : - Prélude I et II; - Le temps du dérisoire; - L'activité surréaliste; - La tentation du communisme; - Le monde de la bombe atomique n'est pas dérisoire; - Les découvertes surréalistes; - Le maréchal et le surréalisme.
L'opposition entre Roger Vailland et André Breton est patente, au moins sur deux plans essentiels :