Laurent Gaudé a fait sa scolarité au collège Paul-Bert de Paris, puis à l'École alsacienne. Il poursuit ensuite des études de lettres modernes avant de s’orienter vers le département d’études théâtrales de Paris III Sorbonne Nouvelle[2]. Il y soutient d’abord un mémoire de maîtrise intitulé Le Thème du combat dans la dramaturgie contemporaine française, sous la direction de Michel Corvin (1994), puis un mémoire de DEA intitulé Le Conflit dans le théâtre contemporain, sous la direction de Jean-Pierre Sarrazac (1998).
Parallèlement à ses études, il commence à écrire. En 1994, âgé de 22 ans, il envoie un premier texte intitulé Une fille et trois garçons à Du théâtre, la revue qui le publie. Ce même texte, ajouté à deux autres, sera publié par Claude Lanzmann dans la revue Les Temps modernes.
En 1996, à l’âge de 24 ans, il écrit sa première pièce de théâtre, Onysos le Furieux. L’homme de théâtre Hubert Gignoux, figure de la décentralisation théâtrale en France, en fait une lecture publique à Théâtre Ouvert en 1997. La pièce est ensuite créée au Théâtre national de Strasbourg par le metteur en scène Yánnis Kókkos en 2000 avec Jean-Yves Dubois comme interprète.
En 1998, il écrit sa deuxième pièce : Pluie de cendres qui sera montée au Studio de la Comédie-Française en 2001.
Sa troisième pièce, intitulée Combat de possédés, paraît en 1999. Elle est traduite en allemand et créée à la Schauspiel de Essen puis au Landes Theater de Linz et lue au Royal National Theatre de Londres[3].
En 2001, il écrit son premier roman Cris, un récit choral sur la guerre de 14-18 qui est publié par Actes Sud. S’ensuivent des années où Laurent Gaudé écrit aussi bien des pièces de théâtre (Médée kali, Le Tigre bleu de l’Euphrate, Les Sacrifiées, Salina…) que des romans.
Dans les années qui suivent, tout en poursuivant l’écriture de romans (Eldorado, La Porte des Enfers, Ouragan, Écoutez nos défaites) Laurent Gaudé continue son travail pour le théâtre et développe de nouvelles collaborations avec d’autres formes d'art : photographie, musique, poésie, films…
En 2010, il rencontre la comédienne irlandaise Olwen Fouéré qui crée à Dublin sa pièce Sodome ma douce[4]. En 2016, il écrit pour elle Danse Morob[5]. La pièce sera créée en 2017 à Dublin.
À partir de 2013, Laurent Gaudé entreprend une série de voyages (à Port-au-Prince, au Kurdistan irakien, dans la jungle de Calais, au Bangladesh…) qui donnent lieu à des reportages dans la presse, mais également à des poèmes qu’il publiera en 2017 sous la forme d’un recueil intitulé De sang et de lumière. Il écrit la voix off du film documentaire Nulle part en France[6], de Yolande Moreau, sur la jungle de Calais.
En 2018, le metteur en scène québécois Denis Marleau créé au Théâtre de Quat'Sous de Montréal Le Tigre bleu de l’Euphrate avec le comédien Emmanuel Schwartz. Ce spectacle connaît un succès retentissant et est repris la saison suivante.
En 2019, il publie un long poème Nous l'Europe, banquet des peuples qui remporte le prix du livre européen. La même année, le texte est créé au Festival In d'Avignon dans une mise en scène de Roland Auzet. En 2019 toujours, Salina, les trois exils, son dixième roman, remporte un triple prix à la Réunion : le grand prix du roman métis, le prix du roman métis des lecteurs[7],[8] et enfin le prix du roman métis des lycéens[9].
En 2022 paraît Chien 51, roman policier d'anticipation dystopique[10], qui se voit décerner le prix 2022 des Écrivains du Sud (catégorie roman) en novembre 2022[11]. En juillet 2024, la presse révèle qu'une adaptation cinématographique du roman par le réalisateur Cédric Jimenez est en cours de tournage avec une sortie est prévue en 2025[12].
En 2023, il publie Même si le monde meurt ou le tout grand voyage, pièce de théâtre ayant pour thème la fin du monde.
Terrasses ou notre long baiser si longtemps retardé, Actes Sud, 2024
Recueils de nouvelles
Dans la nuit Mozambique, Actes Sud, 2007 – recueil de quatre nouvelles.
Voyages en terres inconnues. Deux récits sidérants, Magnard, 2008 – recueil de deux nouvelles, issues du précédent recueil. Publication scolaire qui reprend deux nouvelles du recueil Dans la nuit Mozambique : la nouvelle au titre homonyme et Sang négrier
En 2014, son roman Le Soleil des Scorta, publié dix ans auparavant, inspire le peintre et illustrateur Benjamin Bachelier, qui en tire une version illustrée, aux éditions Tishina : « Sa version de l’histoire est tantôt lumineuse comme le soleil des Pouilles, tantôt sombre comme la misère des Scorta. Dans un foisonnement de techniques — aquarelles, acryliques, dessins et encres — Benjamin réussit, surtout, à donner des couleurs inattendues aux souvenirs et aux rêves des personnages. »[14]
2010, Irlande : Sodome ma douce, mise en scène de Lynne Parker (Rough Magic Theatre company) au Project Arts Centre de Dublin, avec Olwen Fouéré
2013, Tunisie : Caillasses, mis en scène de Jean-Luc Garcia El Teatro de Tunis
2015, Belgique : Daral Shaga, opéra-cirque composé par Kris Defoort, mis en scène par Fabrice Murgia et Philippe de Coen, au Palais des Beaux-Arts de Charleroi (2015) et au Théâtre National à Bruxelles (2017)
2015, Brésil : Salina, mise en scène par Ana Teixeira et Stephane Brodt à l’Amok Teatro de Rio de Janeiro
2017, Irlande : Danse, Morob, mise en scène d’Olwen Fouéré et Emma Martin (Compagnie The Emergency Room). Création au Project Art Center de Dublin