Née Zoé Laure Delaune, elle expose sous le nom de Laure de Châtillon à partir de 1848[2].
Elle est la fille de Jean-Alexandre Delaune, propriétaire, et de Marie-Augustine Brousse. Elle épouse, le , Jules François Henri de Châtillon (1823-1857)[3], qui fut sous-préfet de Châteaudun et homme de lettres[4]. Elle donne naissance à des jumeaux en 1851 : Louise Valentine et Paul Marie[3]. Par son époux, elle est cousine du peintre et poète Auguste de Châtillon[5].
Elle est mentionnée comme élève de Léon Cogniet[6]. Entre 1850 et 1868, elle reçoit la commande d'une dizaine de copies[7]. Elle peint en particulier des tableaux religieux destinés à être envoyés dans des églises en région[8] : Le Christ au tombeau d’après Champaigne (600 F), Le Ravissement de saint Paul d’après Poussin, La Descente de croix d’après Régnault et L’Adoration des Mages d’après Rubens. Elle reçoit également quatre commandes de copies du Portrait de l’Empereur Napoléon III d’après Winterhalter.
Elle est régulièrement citée comme exposant au Salon entre 1848 et 1897 dans les sections de peinture et arts graphiques[9]. En 1869, elle reçoit une commande de l'empereur Napoléon III, pour une scène historique : Jeanne d'Arc vouant ses armes à la vierge offerte au musée Antoine-Vivenel de Compiègne et déposée à l'église Saint-Jacques de Compiègne[10].
Elle se fait également connaître pour ses représentations de scènes patriotiques, à la suite de la défaite de Sedan et de la perte de l'Alsace-Lorraine : elle peint L’Esclave, un tableau vu par ses contemporains comme « l’Alsace voilée de noir »[11] représentée sous les traits d’une jeune femme enchaînée, les cheveux au vent, dans un paysage de campagne tempétueux.
En parallèle de son activité artistique, elle est professeure dans une école municipale de dessin dans les années 1870. En 1892, par le biais d’une pétition, elle demande « un emploi d’inspectrice des écoles de dessin dans le département de la Seine»[13] et commence à diriger une école de peinture à Paris de 1893 à 1897.
Œuvres dans les collections publiques
Jeanne d'Arc vouant ses armes à la Vierge, Compiègne, musée Antoine Vivenel, 1869[14]
Le Sommeil, Musée Saint-Germain d'Auxerre, 1876[15]
L'option, Musée des Beaux-Arts de Carcassonne, 1876
Vierge à l'enfant et Sain-Jean-Baptiste, Église de Pouilly Saint-Pierre[16]
Portrait de Joseph Bertrand, membre de l'Institut, Rennes, musée des Beaux-Arts, 1894[17]
SANCHEZ Pierre, Dictionnaire de l’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs, Dijon, L’échelle de 133 Jacob, 2010, Tome I, p. 34
STRZALKOWSKI Clémentine, Femmes copistes et commande publique (1848-1914). Des artistes professionnelles au service de l’État, Mémoire de 1re année de deuxième cycle, sous la direction d’Isabelle Morin Loutrel, Paris, École du Louvre, 2019.