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Un laboratoire de recherche souterrain est un laboratoire installé dans une cavité ou un tunnel souterrain. Il utilise ou non une excavation préexistante.
Il en existe de différentes sortes, en fonction des objectifs recherchés.
D'autres applications que l'étude du stockage des déchets radioactifs sont envisagées pour les laboratoires de recherche souterrains : géoscience, ingénierie minière, physique des particules, étude du stockage de déchets toxiques (non radioactifs).
La problématique de la gestion à long terme des déchets radioactifs est soulevée dès les années 1950[3]. Au niveau international, la possibilité d'un stockage géologique continental ou océanique des déchets radioactifs est évoquée en 1959 lors de la Conférence de Monaco, sous l'égide de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)[4]. En France, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) initie des recherches au cours des années 1960 en examinant le potentiel de diverses mines de sel, des formations géologiques sous le site de l'usine de retraitement de la Hague ou de certaines îles du Pacifique. En 1967, lors de la quatrième conférence de l'ONU sur les applications pacifiques de l'énergie nucléaire (« Atoms for Peace »), le stockage géologique continental s'impose progressivement comme la solution préférée pour la majorité des experts internationaux.
Le 12 mars 1965, GSF achète la mine d'Asse pour mettre en œuvre des recherches sur le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde. Des déchets faiblement radioactifs sont mis en place à partir du 4 avril 1967 et des déchets moyennement radioactifs à partir du 31 août 1972 et ce jusqu'au 31 décembre 1978. En 1979, l'état fédéral et le land de Basse-Saxe s'accordent pour que la mine d'Asse ne soit plus autorisée à recevoir des déchets radioactifs et n'accueille plus que des expérimentations. La mine est alors un laboratoire de recherche souterrain jusqu'au milieu des années 1990 où se terminent les principales expérimentations. Des opérations de remblaiement interviennent entre 1995 et 2003, la fermeture définitive étant programmée pour 2017[5],[6], mais à la suite d'entrées d'eau impossibles à confiner, le bureau fédéral de radioprotection et de sûreté nucléaire (BfS), actuel propriétaire de la mine Asse II, a décidé début 2010 de remonter en surface les 126 000 fûts de déchets radioactifs (pour un coût qui devrait dépasser 2 milliards d'euros)[7].
Au milieu des années 1960, la Commission pour l'énergie atomique des États-Unis annonce son intention d'étudier la faisabilité d'un centre d'évacuation de déchets radioactifs dans une mine de sel abandonnée à la bordure de Lyons (Kansas)[8]. Le concept retenu consiste à conditionner les déchets dans des conteneurs qui seraient déposés dans le sel. Plusieurs projets sont menés dans l'optique de montrer la faisabilité de ce concept avant une éventuelle phase industrielle. Mais, alors que la population et les autorités locales étaient originellement favorables à un tel projet du fait des retombées économiques anticipées, la montée du mouvement environmentaliste à la fin des années 1960 et au début des années 1970 fait naître des interrogations sur la localisation du centre de stockage[9]. Saisi de la question par le gouverneur Robert Docking, le Kansas Geological Survey examine le projet et rapporte que, si le concept n'est pas en cause, son application au site de Lyons paraît problématique. La présence de puits de pétrole et de gaz non répertoriés et non scellés crée un gradient hydraulique qui peut conduire à des mouvements de l'eau du sol. Ces mouvements hydrauliques sont défavorables au confinement des radionucléides et donc à la sûreté d'un stockage de déchets radioactifs. La combinaison de ces incertitudes techniques et d'une opposition locale croissante conduit à ce que l'AEC abandonne le projet. Le site ferme définitivement en 1973[9],[10].