Le label bio de l'Union européenne est un label de qualité certifiant qu'un produit commercialisé est conforme au règlement de l'Union européenne sur l'agriculture biologique[1], fondé sur l'interdiction des engrais et pesticides de synthèse. À partir du 1er juillet 2010, l'UE introduit un nouveau logo biologique de couleur verte[2] appelé Eurofeuille[3].
Au minimum, le logo garantit que :
Le label Agriculture biologique (AB) a exactement le même sens que le label européen depuis 2009, sauf pour ce qui concerne les lapins, escargots, cailles et autruches pour lesquels il n'existe pas de cahier des charges européen. Pour retrouver des exigences bio plus sévères, correspondantes à l'ancien cahier des charges du label AB, il faut utiliser le label Bio Cohérence[4].
En France, depuis le 1er juillet 2010, l'apposition du logotype de ce label officiel de l'UE sur les produits alimentaires préemballés commercialisés et issus de l'agriculture biologique est obligatoire, le label AB originel devenant facultatif.
Au sein de l’Union européenne, le premier règlement sur l'agriculture biologique est entré en vigueur en 1992 (règlement no 2092/91), suivi en août 1999, de règles relatives à la production, l'étiquetage et l'inspection en matière d'élevage (Règlement no 1804/1999). Les règles de base sont l'interdiction d'utiliser des engrais chimiques et pesticides ou herbicides de synthèse. L'utilisation d'organismes génétiquement modifiés (OGM) est également interdite.
Les produits labellisés Agriculture Biologique bénéficient d'un logo protégé au niveau européen.
Ensuite un « Plan d'action européen en matière d'alimentation et d'agriculture biologiques » a été élaboré par la Commission européenne (COM (2004) 415 final du 10.06.2004)[5]. Son but était de définir l'orientation de la politique européenne. Après consultations et débats, il a réuni un consensus des États membres de l'UE pour constituer encore aujourd'hui le socle de la politique européenne pour l'agriculture biologique. Ce plan contient 21 actions concrètes qui sont autant d'objectifs de développement autour de thèmes comme le marché des produits bio, y compris l'information au consommateur, le soutien des producteurs par le développement rural, et l'harmonisation du standard européen —c'est-à-dire le cahier des charges— et des contrôles y afférents.
La réalisation la plus visible de ce plan fut la proposition de la Commission européenne pour un nouveau règlement de l'agriculture biologique en 2005. Après de longs débats entre les États membres, et avec le Parlement européen, celui-ci rendit son avis le 22 mai 2007 (la rapporteuse était Marie-Christine Aubert, députée européenne Vert française[6]). Un des points les plus épineux des débats concernait les OGM : en effet les OGM sont effectivement strictement interdits en bio et le règlement européen ne prévoit pas de seuil spécifique pour le bio. En conséquence, c'est le seuil applicable en agriculture conventionnelle, qui est de 0,9 %, qui reste d'application pour les produits bio. Au-delà de ce seuil, la réglementation générale oblige à mentionner la présence d'OGM sur les étiquettes, provoquant donc le déclassement automatique de produits bio qui contiendraient accidentellement des substances d'OGM. Cela signifie qu'en cas de contamination à un taux situé entre le seuil de détection (qui est de l'ordre de 0,1 %) et le taux de 0,9 %, un organisme de contrôle n'est pas dans l'obligation de retirer le certificat bio du produit. Les règlements horizontaux européens parlent de présence « fortuite et techniquement inévitable ». Le règlement bio permet aux agriculteurs biologiques, et aux opérateurs de la filière, de se fonder sur l'étiquetage des produits qu'ils emploient pour prouver leur bonne foi, afin de dégager leur responsabilité lorsqu'il n'y a pas eu de négligence de leur part. Le fait qu'il existe un risque théorique de traces d'OGM dans des produits bio a suscité des polémiques, certains y voyant une dérive laxiste de la norme européenne[7].
Le nouveau règlement no 834/2007 du Conseil[8] remplace l'ancien depuis le 1er janvier 2009. Il en reprend toutes les caractéristiques essentielles, précise quels sont les objectifs et les principes de l'agriculture biologique — qui jouissent désormais d'une reconnaissance formelle de l'UE — tout en établissant les niveaux de compétences en matière de législation bio : au Conseil des ministres (et au Parlement européen lorsque le traité instaurera la codécision) les grands principes et les objectifs, à la commission les règles détaillées d'application, et aux États membres les contrôles, ou du moins leur supervision, puisque ceux-ci sont généralement délégués à des organismes de contrôle indépendants. La Commission européenne a fixé les règles d'application détaillées par le règlement no 889/2008 [9]. Le régime particulier des importations de produits labellisés Agriculture Biologique en provenance des pays tiers fait l'objet d'un règlement séparé [9], la commission devant progressivement établir des listes d'équivalence entre le standard de l'UE et celui de pays tiers ou celui employé par des organismes de contrôle opérant en dehors de l'UE.
Le nouveau logo bio de l'Union européenne a été sélectionné le 8 février 2010 par la commission. Il est sur fond vert, avec des étoiles disposées en forme de feuille. C'est le nouveau logo bio officiel qui figure obligatoirement sur les produits alimentaires bio préemballés produits dans l'Union européenne à partir du 1er juillet 2010[10].
En 2017, le conseil européen agricole annonce vouloir autoriser les pesticides et réduire les contrôles qualité dans la filière[11].
Le 14 juin 2018, l'Union Européenne a publié le règlement (UE) 2018/848 du 30 mai 2018 relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques[12], il abroge le règlement (CE) no 834/2007 à partir du 1er janvier 2021. Son application est reportée d'un an, au premier janvier 2022, du fait de la crise du Covid-19[13].
Points positifs[14],[15] :
Certaines mesures sont allégées[14],[15] :
Il définit précisément les règles permettant d'être certifié. Selon l'Agence bio[17] :
Selon l'Agence bio[20], « Les produits biologiques importés dans l'Union européenne doivent avoir été produits et certifiés selon des règles au moins équivalentes à celles en vigueur dans l'Union européenne ». Un ensemble de règles et de contrôles sont mis en œuvre à chaque étape de la production et de l'importation.
Les produits importés et présentant ce label peuvent :
Pour plusieurs organisations françaises de l'agriculture biologique, la transition du label français au label européen s'est faite en sacrifiant les compromis français sur la réglementation de l'agriculture biologique. En réaction, ces organisations se sont orientées vers la création d'un label plus strict, Bio Cohérence, reprenant la réglementation antérieure[21].
Selon Nature et Progrès, la réglementation de l'Union européenne sur l'agriculture biologique est focalisée sur les marchés, et ne constitue donc pas une reconnaissance de l'agriculture biologique, prise dans sa dimension globale[22].