Collaer qualifie la suite de « musique calme et intime évoquant la vie de famille[5] ».
Concernant sa femme et leur vie aux États-Unis, Darius Milhaud écrit dans Ma Vie heureuse[6] : « Madeleine a une besogne dure ici : il n'y a pas de domestiques aux États-Unis ou à des prix supérieurs aux salaires des professeurs d'université, si l'on considère qu'on doit aussi les loger et les nourrir ; j'admire mes collègues américains qui aident aux travaux ménagers ; Madeleine est seule à tout assurer : ménage, marché, cuisine, vaisselle— et nous recevons sans cesse. Elle me sert également de chauffeur et doit voler son temps pour continuer à lire et à travailler pour elle. Aussi la petite suite pour piano qui s'intitule La Muse ménagère, et que j'ai écrite à son intention, n'est pas une vaine allusion[6] ».
Structure
La Muse ménagère, d'une durée moyenne d'exécution de vingt-et-une minutes vingt-cinq environ[1], est constitué de quinze mouvements[2],[3],[1] :
La mienne (dédicace) ;
Le réveil ;
Les soins du ménage, « façon de danse chaloupée[3] » ;
Pour Guy Sacre, ces quinze pièces sont « les brèves notations d'un journal familier et familial, où le quotidien s'inscrit avec beaucoup de candeur et de simplicité[3] ».
Pour Paul Collaer, c'est « une musique de l'intimité, tendre, affectueuse, avec quelques rappels de petits événements de la journée, [qui] se contente de peu de notes[7] ».
Paul Collaer, Darius Milhaud : Nouvelle édition revue et augmentée, accompagnée du catalogue des œuvres et d'une discographie, Genève-Paris, Éditions Slatkine, , 617 p. (ISBN2-05-100375-0).
Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. II (J-Z), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN978-2-221-08566-0), p. 1916-1932.