La commune est située au sud-est de Cherbourg-Octeville. Traversée par les vallées du Trottebec et de la Divette, la commune est fortement urbanisée aux abords de l'ancien tracé de la RN 13, mais encore rurale autour du village de la Verrerie, anciennement village de l'Église.
Couvrant 1 870 hectares, le territoire de La Glacerie est le plus étendu des cinq communes du canton de Tourlaville.
La commune est desservie par le transport en commun départemental par bus (Manéo) via la ligne 001 : Cherbourg-Octeville - Valognes - Carentan - Saint-Lô.
Située à 178 mètres d'altitude au-dessus de Cherbourg, le climat y est plus froid que sur la côte et les jours de neige y sont trois fois plus nombreux qu'à Cherbourg, soit environ 15 jours par an[réf. nécessaire].
Territoire de la paroisse de Tourlaville, La Glacerie ne naît qu'à l'implantation d'une manufacture de verre au XVIe siècle[8]. La famille de Belleville ouvre vers 1560 la verrerie à Tourlaville, dans la vallée du Trottebec, à la lisière nord de la forêt de Brix, bénéficiant des ressources naturelles de la région (bois de forêts pour le combustible, sable pour le verre, soude de varech ou de fougère qui sert de fondant). En 1655, Richard Lucas de Néhou, propriétaire de cette manufacture, obtient de Colbert, dont il est proche, le privilège d'y produire du verre blanc et de fabriquer « toutes sortes de cristaux, verres à vitre, à lunettes, et tous autres ouvrages de verrerie ». Un village dit des Verriers se forme autour du site de production dans le quartier (aujourd'hui commune) qui porte encore le nom de La Glacerie. Colbert fusionne cette verrerie avec la Manufacture royale de glaces de miroirs en décembre 1670. La Glacerie abandonne la cristallerie et se spécialise dans la confection des glaces soufflées et d'instruments d'optique[9].
En 1685, la manufacture fournit les miroirs pour la galerie des Glaces du château de Versailles. La fabrication du verre soufflé est réalisée à La Glacerie, les glaces brutes étant envoyées dans les ateliers parisiens de la manufacture royale pour les opérations de finition (doucissage pour rendre les deux faces de la glace planes et parallèles, polissage pour obtenir transparence et brillance et étamage pour obtenir le tain)[10].
Fermée en 1834, la manufacture est totalement détruite lors des bombardements alliés de 1944, à l'exception de la chapelle, convertie en habitation.
En 1901, la commune se crée autour du village par démembrement de la commune de Tourlaville. Henri Menut, ancien maire de Tourlaville, prend la tête de la municipalité, et fonde un musée de la verrerie.
Le , le premier camp de prisonniers de guerre allemands en Normandie est créé sur un terrain clos de 56 hectares. Il est géré par les autorités militaires américaines. Il est composé d’un camp de transit et d’un camp de travail. En , on compte jusqu’à 28 000 prisonniers allemands, lituaniens et estoniens. Il ferme en et est rasé[11].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1901. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[16],[Note 2].
En 2021, la commune comptait 5 923 habitants, en évolution de +0,82 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
La commune héberge l'hippodrome de l'agglomération cherbourgeoise, l'hippodrome de La Glacerie, ainsi que son golf 9 trous inauguré en 1973, le golf des Roches (ou golf de Cherbourg-La Glacerie).
L'arrivée de la deuxième étape du Tour de France 2016 Saint Lô – Cherbourg-en-Cotentin a été jugée à La Glacerie, au sommet de la côte des Rouges Terres[21].
Économie
La principale ressource économique provient des zones commerciales de la Banque à Genêts et des Marettes, autour du centre commercial régional Cotentin et de l'hypermarché Auchan.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Village de la Verrerie : village historique des verriers. Le , il est la cible de bombardements anglo-américains tuant dix-sept civils[22].
Musée de La Glacerie au hameau Luce, dans une ferme rénovée du XIXe siècle. Est notamment conservé l'« Écusson du Roy ». Cet écu entouré d'une chaîne portant la croix de l'ordre de Saint-Louis, ornait primitivement la porte d'honneur de la manufacture, puis fut inséré dans un mur extérieur du musée Henri Menut détruit lors d'un bombardement en 1944, et récupéré des décombres[23],[Note 3].
Richard Lucas (1624-1675), sieur de Néhou : gentilhomme verrier qui prend en main la petite manufacture de Tourlaville (1655), et la développe dans le cadre de la Manufacture royale de glaces de miroirs, auquel succéda Guillaume Lucas de Bonval (1675-1721)[28].
Henri Menut[29] (Paris, 1841 - Cherbourg, 1924) : premier maire de La Glacerie, de 1901 à 1919. Maire de Tourlaville entre 1890 et 1892, il est à l'origine de la création de la commune et du musée de la Manufacture royale des glaces, ouvert en 1913 et détruit lors des bombardements de . Décoré de nombreuses fois, il a notamment reçu les insignes de Chevalier de la Légion d'honneur en 1909. Aujourd'hui, ses médailles, ainsi que des vestiges de l'ancien musée, figurent au musée de La Glacerie.
Maurice Cabart Danneville (1886-1942), médecin et sénateur de la Manche de 1930 à 1940. Il est enterré dans le cimetière de La Glacerie.
Charles Maurice Cabart Danneville, né le à Paris et mort dans cette même ville le , est un homme politique français. Il est élu conseiller général de Cherbourg, puis l'année suivante conseiller municipal de cette même ville. Il est ensuite élu député de Cherbourg en 1889 et réélu en 1893, puis sénateur de la Manche de 1897 jusqu'à sa mort. Il est également maire de Tourlaville de 1900 à 1901. Il est inhumé dans le cimetière de La Glacerie.
Louis-Émile Bertin (Nancy 1840 - La Glacerie 1924), ingénieur général du Génie maritime et savant de renommée universelle, membre de l'Institut, créateur de la marine militaire du Japon et des arsenaux de Kure et de Sasebo, décédé et inhumé à La Glacerie.
Charles-Émile Bertin (Cherbourg 1871 - Versailles 1959), colonel, fils aîné de Louis, Émile Bertin, un spécialiste éminent du Japon Meiji, inhumé à La Glacerie, avec son épouse Madeleine Rieunier (1879-1956), la fille benjamine de l'amiral Henri Rieunier, ministre de la Marine.
Marie-Ernestine Serret (Paris, - 1884), artiste-peintre française inhumée à La Glacerie.
Hélène-Renée Cabart-Danneville (1891-1974), apprend la peinture à l'Académie Julian. Ses tableaux, peints presque tous en extérieur, reflètent son profond attachement pour La Glacerie, où elle passa une grande partie de sa jeunesse. Elle épouse en 1921 le docteur Marcel-Louis Adam, issu lui-même d'une vieille famille normande. Elle est inhumée à La Glacerie.
André Lemonnier, amiral français, décédé au domaine de la Fieffe et enterré au cimetière de La Glacerie.
Le blason de la commune est d'azur au chevron d'argent chargé, en chef, d'une rose de gueules, sommé d'une fleur de lys d'or, accompagné, en chef, de deux miroirs d'argent cerclés d'or et, en pointe, d'une trangle de gueules sommée d'un clocheton de chapelle d'argent[30].
Officiellement créé le , il reprend les emblèmes familiaux des dirigeants successifs de la verrerie : la rose rouge pour Antoine de Caquelay, le chevron d'argent pour Richard Lucas de Néhou, et la trangle de gueules de la famille Oury. L'azur rappelle les attributs de Tourlaville tandis que les deux miroirs et la fleur de lys rappelle que la verrerie fut manufacture royale. Le clocher est celui de la chapelle des Verriers bâtie à la fin du XVIIe siècle[31].
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 91-92.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 283.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑La concession du privilège royal donnait le droit de mettre l'écusson du Roy sur l'entrée de la manufacture et d'avoir un portier à livrée royale.
↑Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
↑Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
↑ a et bErnest Nègre - 1996 - Toponymie générale de la France - Volume 2 - Page 1350 - (ISBN2600001336).
↑Auparavant, tout n'est que forêt. Vauban écrit à ce propos en 1686 : « le milieu du pays est bossu et couvert de bois fort épais… lesquelles s'étendent jusqu'à un quart de lieue de Cherbourg et font une suite de bois qui a 7 à 8 lieues de long sur 4 de large ». Seule la route reliant Cherbourg à Brix traverse cette forêt de Brix.
↑Sabine Melchior-Bonnet, Histoire du miroir, Imago, , p. 40-41.
↑Maurice Hamon, « La Manufacture royale des glaces et Versailles aux XVIIe et XVIIIe siècles », Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, no 20, , p. 140.
↑Dimitri Krier, « Le camp oublié du Cotentin », Le Nouvel Obs, nos 3109-3110, 2 mai 2024.
↑Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN2-85480-543-7), p. 58.