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La Femme et le Socialisme est une œuvre écrite par August Bebel (né le et mort le ), socialiste fondateur et secrétaire général du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD). La Femme et le Socialisme est publié en 1879 en allemand, en 1891 en français.
Cette œuvre a pour but principal de démontrer les difficultés que les femmes rencontrent dans leur vie quotidienne, politique et sociale, et ce depuis le début de l’histoire, et de donner des solutions afin de mettre en place une société nouvelle idéale. Elle a joué un rôle de support théorique et de fondement à la doctrine socialiste sur la question des femmes, en établissant un lien entre organisation des femmes et changement radical de la société[1].
Genèse et éditions de l’œuvre
La Femme et le Socialisme est publié par August Bebel en 1879. Il souhaitait par ce livre s'opposer aux lois sociales de Bismarck, adoptées l'année précédente. Le livre est interdit officiellement le [2]. Il sera cependant traduit dans plus de 25 langues, et connaîtra plus d'une centaine d'éditions, dont 50 en Allemagne entre 1879 et 1910[3]. La première traduction en français, par Henri Ravé, est publiée en 1891 avec un avant-propos biographique signé Paul Lafargue[4].
Contenu de l’œuvre
Les femmes dans le passé
Bebel considère la femme comme un être opprimé[5], un esclave au sein de la société. Il y a un pouvoir et une emprise sur la femme, ce que l'auteur appelle « l’égoïsme masculin[6] ». On a pu ainsi se demander, à certaines époques, si la femme était un être en tant que tel et si elle possédait une âme. On peut constater une minime amélioration au Moyen-Âge avec l’entrée de certaines femmes dans des corps de métier.
Les femmes dans le présent
Dans cette partie, Bebel s’intéresse au mariage qui est selon lui une sorte de « prison dorée [7]» , un refuge, certes, pour la gent féminine, mais celle-ci se trouve soumise[8] à son mari. Le mariage est une institution fondamentale, pour les classes dominantes celui-ci repose sur une satisfaction des sentiments amoureux alors que pour les prolétaires le mariage a une moindre importance aux vues des diverses difficultés financières. De plus, pour Bebel la différenciation des sexes est véhiculée par l’Eglise, la femme étant assimilée à un outil de jouissance[9]. Enfin, il se penche sur la question de la prostitution[10] qui s’est développée pour satisfaire les besoins masculins notamment dans le monde bourgeois. Par la suite, il s’attarde sur le travail féminin dont le développement est lié au besoin de bras dans l’industrie. Les femmes occupent de plus en plus des métiers dits « masculins » tels que l’agriculture. Ainsi, malgré leur infériorité les femmes sont prêtes à se battre afin d’améliorer leurs conditions souhaitant accéder dès lors à des professions supérieures et notamment des études réservées à la base aux hommes notamment dans le domaine de la médecine[11]. Pour ce qui est du droit, les femmes sont instruites de leur situation d’infériorité par les lois, cependant elles se défendent à travers les siècles, ce fut notamment le cas lors de la Révolution française.
Les femmes dans le futur
Dans la troisième partie de La femme et le socialisme, Bebel tente d’apporter des solutions pour améliorer la société actuelle. Ainsi, il souhaite mettre en place une société plus égalitaire notamment dans le travail, celui-ci devant être varié, bien rémunéré et s’accomplir selon une dureté raisonnable. La production doit s’adapter aux besoins vitaux de la société, ceux qui sont nécessaires à l’existence. De plus, il prône la collectivisation des terres[12] pour éviter les différences entre les hommes et l’amélioration des sols avec l’utilisation du progrès et de la science pour aboutir à un meilleur rendement et à une nourriture plus abondante. Pour Bebel, la décentralisation[13] des villes est donc nécessaire afin que les campagnes se repeuplent. Enfin, il parle de l’éducation qui devra être la même pour tous. Quant à la femme, elle sera complètement indépendante. Pour finir, il cite Malthus vis-à-vis de la surpopulation[14] de la planète par rapport aux ressources disponibles, cependant dans cette société nouvelle, les naissances se réguleront d’elles-mêmes.
Impact de l’œuvre
Le but principal de l’œuvre La Femme et le Socialisme est de démontrer la nécessité de l'égalisation des droits des femmes et des hommes sur le terrain de la société de l’époque. Il démontre ainsi l’injustice de l’infériorité des femmes dans plusieurs domaines (politique, sociale etc.). Pour l’auteur, la femme doit être l’égale de l’homme et en être indépendante, devant un être autonome de ses choix. Bebel prône une complémentarité des sexes. Son œuvre peut être mise en parallèle avec la naissance du mouvement féministe. Ce mouvement a pour but de mettre en place une égalité des sexes sur le plan politique, culturel, économique, personnel et social. Ainsi, certaines femmes sont très impliquées dans la lutte pour cette égalité comme par exemple Maria Deraismes, féministe célèbre pour être la première femme intégrée dans la franc-maçonnerie et pour avoir fondé « le Droit humain international »[réf. nécessaire]. L'ouvrage La Femme et le Socialisme est, comme son titre l’indique, marqué par des idées inspirées du socialisme, comme l’égalité sociale et la réduction des inégalités.
La critique du mariage faite par August Bebel provoque, à la suite de la traduction de son livre en anglais par Daniel De Leon, une réaction vive de l'irlandais James Connolly, l’un des dirigeants de l’insurrection de Pâques 1916, qui y voit un livre « lubrique ». La polémique montre qu'au delà de cette qualification le débat porte sur la possibilité d'apporter une réponse aux inégalités entre sexe par la seule voie de l'abolition du capitalisme[15].
Plus tardivement, La Femme et le Socialisme est une des références des Femen, groupe féministe d'origine ukrainienne, qui a créé et adopté un mode de contestation s’inspirant de l’actionnisme des années 1960 et se voulant révolutionnaire, au sens propre du terme : les œuvres de Marx, Engels, Lénine et Bebel ont été leurs livres de chevet[16],[17].
Notes et références
↑sous la direction de Eliane GUBIN, Catherine JACQUES, Florence ROCHEFORT, Brigitte STUDER, Françoise THEBAUD, Michelle ZANCARINI-FOURNEL, préface de Michelle PERROT, Le Siècle des féminismes, Paris, Les Éditions de l’Atelier / Éditions Ouvrières, coll. « Clio. Histoire‚ femmes et sociétés », , 463 p., p. 234
↑(de) « GHDI - Document », sur germanhistorydocs.ghi-dc.org (consulté le ), p. 1
↑(de) Beske, Anneliese,, Ausgewählte Reden und Schriften / 1. : Bearb. von Anneliese Beske ..., Saur, (ISBN3-598-11237-8, OCLC613497952, lire en ligne), page 5 et note 5 de la page 5
↑Bebel, August (1840-1913). Auteur du texte et Bebel, August (1840-1913), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, (consulté le )
↑August Bebel, La Femme et le Socialisme, , 200 p. (lire en ligne), page 14
↑August Bebel, La Femme et le Socialisme, , 200 p. (lire en ligne), page 128
↑August Bebel, La Femme et le Socialisme, , 200 p. (lire en ligne), page 71
↑August Bebel, La Femme et le Socialisme, , 200 p. (lire en ligne), page 98
↑August Bebel, La Femme et le Socialisme, , 200 p. (lire en ligne), page 218
↑August Bebel, La Femme et le Socialisme, , 200 p. (lire en ligne), page 86
↑August Bebel, La Femme et le Socialisme, , 200 p. (lire en ligne), page 120
↑August Bebel, La Femme et le Socialisme, , 200 p. (lire en ligne), p. 163-165
↑August Bebel, La Femme et le Socialisme, , 200 p. (lire en ligne), page 175
↑August Bebel, La Femme et le Socialisme, , 200 p. (lire en ligne), page 206
↑(en) The Connolly-De Leon Controversy, Cork Workers’ Club, (lire en ligne)
↑Monique Sélim et Anne Querrien, « Femen », Multitudes, no 53, , p. 14–18 (ISSN0292-0107, lire en ligne, consulté le )