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La Désobéissance civile (titre original : On the Duty of Civil Disobedience, ou Civil Disobedience) est un essai de philosophie politique de Henry David Thoreau publié en 1849. Thoreau écrit sur le thème de la désobéissance civile en se fondant sur son expérience personnelle.
En juillet 1846, Henry David Thoreau est emprisonné, car il a volontairement refusé de payer un impôt à l'État américain. Par ce geste, il entendait protester contre l'esclavagisme qui régnait alors dans le Sud et la guerre américano-mexicaine. Il ne passe qu'une nuit en prison, car sa tante paie la caution, ce qui le rend furieux[1],[2].
Ce livre était originellement intitulé Resistance to Civil Governement (Résistance au gouvernement civil) ; c'est l'éditeur qui l'aurait renommé en Civil Disobedience – selon l'expression inventée par Thoreau dans une correspondance – lors de sa réédition posthume (1866).
Thoreau soutient une doctrine de la désobéissance civile. Le meilleur État, dit-il, est celui qui gouverne le moins, si ce n'est pas du tout. Le gouvernement, en effet, « est au mieux un expédient » et encore beaucoup ne le sont pas. De la même manière qu'une armée n'est pas utile en temps de paix, un État ne l'est pas non plus, car il peut faire l'objet d'abus et « être perverti avant que le peuple ne puisse réagir »[3].
L'auteur critique les bases de la prise de décision d'un gouvernement : ce n'est pas l'idée la plus juste qui remporte l'adhésion, mais l'idée de la majorité. Il critique ainsi la tyrannie de la majorité[4]. Cela participe d'une réduction du rôle de l'individu. Par ailleurs, le gouvernement n'hésite pas à les envoyer à la guerre : « la masse des hommes sert l’État ainsi, non comme des hommes principalement, mais comme des machines, avec leurs corps »[5].
Le philosophe tient un discours abolitionniste, et appelle tous les fonctionnaires à ne plus servir l’État esclavagiste[6].
Avec le Discours de la servitude volontaire d'Étienne de La Boétie, La Désobéissance civile est un ouvrage fondateur du concept de désobéissance civile.
Plusieurs chefs d’État et personnalités politiques ont été des lecteurs de Thoreau. Mohandas Gandhi a écrit un résumé du livre pour le Indian Opinion, et conclut son texte par la phrase suivante : « Thoreau était un grand auteur, un grand philosophe, un grand poète, et avant tout un homme pratique, c'est-à-dire qu'il n'enseignait rien qu'il n'était pas prêt à mettre en pratique lui-même. Il fut l'un des hommes les plus grands et moraux que l'Amérique a produits »[7].
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