Enfant de Domenico Casanova et d'Anna-Maria Benza, Léonard naît le à Port-Maurice, en Ligurie (Italie), dans une famille de marins[1].
Après des études primaires, il est envoyé faire ses humanités au Collège Romain, à Rome[2].
Le , Leonard prend l'habit religieux franciscain et continue ses études, à l'institut Saint Bonaventure. Après son ordination sacerdotale, il y resta comme enseignant, tout en espérant être envoyé en mission en Chine, mais une sévère hémorragie gastrique l'en empêche. Il en est si malade qu'il est renvoyé dans sa ville natale, Porto Maurizo, où le climat lui est plus favorable. Là, se trouve un couvent franciscain de stricte observance[2]. Au bout de quatre ans, sa santé s'étant nettement améliorée, il commence à prêcher à Port-Maurice et dans les environs.
Quand Cosme III de Médicis remet le monastère Del Monte, situé à San Miniato, aux membres de la Riformella, Léonard y est envoyé par ce dernier. Là, Léonard et ses frères prêchent, tout en menant une vie de grande austérité et de pénitence. En 1710, il fonde le monastère d'Icontro, proche de Florence, où lui et ses compagnons peuvent organiser des retraites spirituelles entre leurs voyages missionnaires.
En 1720, Léonard quitte la Toscane et se rend dans le sud de l'Italie, prêchant avec zèle et enthousiasme. Les Papes Clément XII et son successeur Benoît XIV l'appellent à Rome, tant ils le tiennent en grande estime. En effet, Léonard obtient un grand nombre de conversions et ses sermons attirent une très grande foule. Saint Alphonse de Liguori le nomme « le grand missionnaire de notre temps ». Léonard fonde aussi plusieurs sociétés pieuses et confraternités. Les familles et personnalités de l'époque l'invitent pour lui demander conseil ou se confesser auprès de lui (la famille des Médicis, le pape Benoît XIV)[2],[1].
Ayant une profonde dévotion pour la Vierge Marie, il intensifie et codifie la pratique du Chemin de Croix, tandis qu'il transmet aux fidèles la pratique de l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement, et la dévotion à l'Immaculée Conception. Il désire vivement que ce fondement important de la foi chrétienne soit érigé en dogme[3]. Léonard élève de nombreux chemins de croix publics partout en Italie[4]. Il va aussi prêcher en Corse[5], région déchirée entre de multiples partis adverses. Lors de ses tournées missionnaires dans l'île, il se fait artisan de paix et parvient même à réconcilier durablement des familles touchées par la vendetta[1],[2].
En novembre 1751, tandis qu'il prêche dans la région de Bologne, le Pape Benoît XIV l'appelle à Rome. Son état de santé s'est fortement dégradé, d'autant plus que les fatigues de son activité missionnaire, ajoutées aux mortifications qu'il s'impose, l'ont épuisé. Il arrive le soir du au monastère Saint-Bonaventure et meurt la nuit même, à 23 heures. Il avait 75 ans.
Vénération et canonisation
Léonard de Port-Maurice est béatifié le par le Pape Pie VI et canonisé le par le Pape Pie IX. Sa fête est fixée au 26 novembre.
Léonard de Port-Maurice a laissé de nombreux écrits : lettres, sermons, traités d'ascétisme, livres de dévotion. Beaucoup ont été traduits et publiés.
Via Sacrea spianata ed illuminata (Le chemin de croix simplifié et expliqué)
Il Tesoro Nascosto (le trésor caché, sur la Messe)
Proponimenti (résolutions pour atteindre la perfection chrétienne)
Une édition complète de ses œuvres fut d'abord éditée à Rome en 13 volumes (1853-1884) : Collezione completa delle opere di B. Leonardo da Porto Maurizio, puis à Venise en cinq volumes (1868-1869) : Opere complete di S. Leonardo di Porto Maurizio.
En français :
Œuvres complètes de S. Léonard de Port-Maurice (8 vols., Paris et Tournai, 1858),
Sermons de S. Léonard de Port Maurice (3 vols., Paris).
Citation
« Si le Seigneur, à l'heure de ma mort, me reproche d'avoir été trop doux avec les pécheurs, je lui répondrais : Jésus, si c'est une faute d'être trop miséricordieux avec les pécheurs, cette faute, c'est vous qui me l'avez enseignée, vous n'avez jamais rejeté celui qui vous demandait pardon »
Bibliographie
L. de Cherance, Saint Léonard de Port-Maurice Italie 1676-1751, Éditions Poussielgue, Paris, 1903