En 1938, il rejoint le parti de Béla Imrédy, alors au pouvoir, et son antisémitisme ne passe pas inaperçu[1]. Endre soutient que les législations antisémites en Hongrie ne sont pas assez dures et il prend l'initiative d'imposer davantage de restrictions sur la vie quotidienne des Juifs[2].
L'une des priorités des nazis est l'extermination des Juifs hongrois qui, malgré les répressions et difficultés économiques, avaient en large partie survécu aux premières années de guerre[1]. Endre, en raison de sa réputation d'antisémite, est nommé secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur, sous l'autorité du ministre Andor Jaross[1]. Endre est doté de pouvoirs étendus pour procéder à l'emprisonnement des Juifs dans des ghettos et à leur déportation[1]. Aux côtés de László Baky, Jaross et Endre offrent tout leur concours à Adolf Eichmann pour rassembler et déporter plus de 400 000 Juifs hongrois entre mai et juillet 1944[3]. La plupart des victimes sont convoyées à Auschwitz, où elles sont assassinées dans les chambres à gaz puis incinérées[1].
L'empressement d'Endre attire l'attention du régent Miklós Horthy, qui dès juin appelle à son licenciement du ministère de l'Intérieur ; en juillet, Horthy parvient enfin à interrompre les déportations[1]. Endre est limogé en septembre 1944 mais il revient au gouvernement en quelques semaines quand les nazis déposent et arrêtent Horthy, puis placent au pouvoir le Parti des Croix fléchées, mouvement fasciste de Ferenc Szálasi. Endre devient commissaire à l'administration civile[1]. En mars 1945, quand Budapest est conquise par l'Armée rouge, Endre fuit en Autriche mais il y est capturé avant d'être reconduit dans son pays[1].
En décembre 1945, Endre, Baky et Jaross (surnommés « le trio de la déportation ») sont traduits en justice à Budapest et déclarés coupables de l'assassinat de Juifs et de trahison contre les intérêts nationaux de la Hongrie. Tous trois sont exécutés (tout comme plusieurs ministres ayant officié pendant la guerre, comme Béla Imrédy et Ferenc Szálasi)[1]. László Endre meurt par pendaison le [4],[5].
↑Kádár Gábor and Vági Zoltán: Hullarablás. A magyar zsidók gazdasági megsemmisítése. ("Robbing the Dead. The Economic Annihilation of the Hungarian Jews") Budapest, Jaffa-HAE, 2005, pp. 64-73
↑Braham, Randolph, The Politics of Genocide: The Holocaust in Hungary, Wayne State University Press, p. 257.