Paris en 1908. Ruggles est le valet de chambre anglais du comte de Burnstead. Lors d'une soirée arrosée, le comte joue au poker avec un couple d'américains et « perd » Ruggles. Le valet se voit bien malgré lui obligé de suivre les Floud, ses nouveaux patrons, aux États-Unis. Après le choc des cultures, il va prendre goût à l'égalité des conditions que lui propose la société américaine.
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Dans son ouvrage De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville consacre un chapitre à une comparaison des rapports maîtres-domestiques respectivement chez les Britanniques et les Américains. Ce film de Leo McCarey peut être considéré comme une mise en image de cette comparaison.
Ruggles est habitué à la domesticité aristocratique, où une longue tradition unit une famille de domestiques à une famille de Lords, où les rapports sont réglés par des codes de l'honneur et par une intériorisation des règles. Aux États-Unis, il découvre une société égalitaire, démocratique, où les rapports des hommes sont réglés par le consentement. Le domestique est ici un simple salarié qui peut à tout moment rompre son contrat et qui reste donc toujours l'égal du maître. D'abord révolté par cette absence de hiérarchie sociale, le valet de chambre découvre petit à petit l'esprit de liberté qui souffle dans la société américaine. Le film est donc, dans son ensemble, un éloge de la démocratie américaine et de l'égalité des chances qu'elle offre à ses citoyens, éloge qui culmine lorsque Ruggles prononce le discours de Lincoln à Gettysburg.
Le film, dans sa version originale, illustre également la sentence de George Bernard Shaw :
« Anglais et Américains sont deux peuples séparés par la même langue ! »
Jean-Pierre Enard, « l'extravagant M. Ruggles », Téléciné no 145, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 31, (ISSN0049-3287).