Le 2 août 1870, la France remporte la bataille de Sarrebruck, simple accrochage avec l'armée prussienne. Cette issue victorieuse sans aucun intérêt militaire a été transformé en fait d'armes par la propagande française[4].
Le poème d'Arthur Rimbaud fait référence à une « gravure belge brillamment coloriée » qui « se vend à Charleroi 35 centimes », et est daté d'« octobre 70 ». Argüant que la « gravure belge brillamment coloriée » célébrant l'événement n'a pu être mise en vente qu'immédiatement après la victoire, puisque les défaites qui l'ont suivi très tôt l'aurait rendue obsolète, Marcel Ruff conclut que la mention d'« octobre 70 » ne renverrait qu'à la date de transcription du sonnet et que celui-ci aurait été écrit dans la première quinzaine d'août 1870. Steve Murphy conteste cette interprétation dans la mesure où Rimbaud se trouvait à Charleville à ce moment-là, et n'est venu à Charleroi pour la première fois qu'à la fin du mois d'août, avant d'y repasser en octobre. Murphy ajoute que rien ne prouve que le poème ait été écrit dès la vente de l'image[5].
Bibliographie
Claude Jeancolas, « L'Éclatante Victoire de Sarrebrück », dans Arthur Rimbaud. L'Œuvre intégrale manuscrite, vol. III, Textuel,
Pierre Brunel, Rimbaud. Œuvres complètes, La Pochothèque,
André Guyaux, « Rimbaud et le Prince impérial », Berenice, , p. 89-97
Steve Murphy, « Au-delà de l'image d'Épinal, L’éclatante victoire de Sarrebrück », dans Rimbaud et la ménagerie impériale, (lire en ligne), p. 77-94