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Krikor Zohrab naît dans le quartier stambouliote de Beşiktaş le .
Arrestation et exécution
Lors de la rafle des intellectuels arméniens du 24 avril, qui marque le début du génocide arménien, Krikor Zohrab est l'un des rares, avec Vartkès, à ne pas être arrêté, peut-être pour être gardés « en réserve dans le cas où les évènements tourneraient en la défaveur de l'empire » comme l'historien Raymond Kévorkian en fait l'hypothèse[1]. En mai, Vartkès et Krikor Zohrab sont les seules personnalités de poids de l'élite arménienne stambouliote encore présentes[2]. À présent convaincus des réelles intentions du gouvernement jeune-turc, ils refusent toutefois de quitter le pays malgré les pressions de leur entourage (Bedri bey, préfet de police, conseille à Vartkès de quitter la capitale[3]) et interpellent les membres du gouvernement au sujet des exactions subies par les Arméniens[2]. Ils rencontrent notamment Talaat Pacha et cherchent à récupérer l'argent saisi lors de la perquisition des bureaux du journal Azadamard[3], argent qu'ils récupèrent le 21 mai des mains de Bedri bey[4]. Le , Vartkès rencontre de nouveau Talaat, qui l'informe du projet de l'extermination des Arméniens[3] et dit à son interlocuteur interloqué vouloir ainsi continuer l’œuvre du sultan Abdülhamid II[4].
Le soir du , les deux hommes sont interpellés à leur domicile[2]. Ils transitent au commissariat de Galatasaray puis sont envoyés par bateau à la gare de Haydarpaşa sous escorte policière[5]. Leur destination est officiellement la ville de Diyarbakır, afin d'y être jugés par une cour martiale[5],[4]. Ils arrivent à Konya le 9 juin[6] puis peu après à Adana[7]. Là, ils reçoivent la visite du chancelier de l'archevêché, qui raconte plus tard que Vartkès est alors « égal à lui-même, fataliste et courageux, peu sensible à la perspective d'une mort prochaine »[7].
Ils passent ensuite un mois à Alep, du 16 juin au 16 juillet[8], où ils logent dans un hôtel grâce au vali Djelal bey, un de leurs amis[4]. Djelal bey et d'autres tentent d'intercéder en leur faveur auprès de Talaat et Djemal Pacha, sachant pertinemment le sort qui les attendait s'ils quittaient Alep[4]. Talaat convoque Djelal à Constantinople et, le jour même de son départ, Krikor Zohrab et Vartkès sont emmenés dans une prison à Urfa[4]. Invités à un dîner par un autre député, Mahmud Nedine, ils sont arrêtés par des policiers au domicile de ce dernier[4].
Peu après avoir quitté Urfa, ils sont assassinés semble-t-il le ( dans le calendrier julien) par Çerkez Ahmed sur la route de Diyarbakır[5], à deux heures de leur ville de départ, dans la gorge de Seytan deresi[9]. Ce dernier raconte : « J'ai fait éclater le cerveau de Vartkès avec mon pistolet Mauser, puis j'ai saisi Zohrab, je l'ai jeté à terre et je lui ai écrasé la tête avec une grosse pierre jusqu'à ce qu'il meure »[4].
Œuvre
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En arménien
(hy) Խղճմտանքի ձայներ [« Voix de conscience »], Constantinople, Impr. Sakayan, , 96 p. (BNF41403079, lire en ligne)
(hy) Հայ պատգամաւորի մը հաշուետուութիւնը [« Rapport d'un député arménien »], Constantinople, Impr. H. Tiréakian, , 28 p. (lire en ligne)
(hy) Էջեր ուղեւորի մը օրագրէն [« Pages du journal d'un voyageur »], Smyrne, Impr. Kéchichian, , 56 p. (lire en ligne)
(hy) Անհետացած սերունդ մը [« Une génération éteinte »], Constantinople, Impr. V. S. Piourad, , 151 p. (lire en ligne)
(hy) Փոթորիկը [« La tempête »], Constantinople, Impr. V. S. Piourad, , 15 p. (lire en ligne)
(hy) Ծանօթ թէմքեր ու պատմուածքներ [« Thèmes et histoires familiers »], Paris, Impr. de Navarre, , 219 p. (BNF31690479, lire en ligne)
En français
De l'Empêchement, en droit ottoman, de recevoir par succession pour cause de divergence de nationalité (Ihtilafi dar), Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, , 113 p. (BNF31690477, lire en ligne)
avec le nom de plume Marcel Léart, La Question arménienne à la lumière des documents, Paris, Agustin Challamel, , 76 p. (BNF30758142, lire en ligne)
Hommages
En 1899, le Comité juif a envoyé une médaille d'or du portrait de Dreyfus et une lettre de remerciement, car Zohrab a écrit une défense pour l'affaire Dreyfus.
(en) Raymond Kévorkian, « Zohrab and Vartkes: Ottoman Deputies and Armenian Reformers », dans Hans-Lukas Kieser, Margaret Lavinia Anderson, Seyhan Bayraktar et Thomas Schmutz (dir.), The End of the Ottomans : The Genocide of 1915 and the Politics of Turkish Nationalism, I.B. Tauris, , 384 p. (ISBN978-1788312417), p. 169-192