Il a alors l'espoir de faire carrière dans la musique, de « signer dans un label, devenir Khaled Guetta et passer un jour sur Fun Radio », selon ses propres mots[3]. Il échoue cependant à intégrer une école formant aux métiers du son et opte finalement pour l'informatique[1],[3],[5], tout en apprenant la musique sur Internet[3],[6].
Reconnaissance sur internet
Les débuts en 2015
C'est en 2015 que Khaled Freak poste sur la plateforme vidéo YouTube ses premières compositions musicales, des morceaux électro et hip-hop sans paroles, et sans grand succès[1]. Il connaît un petit succès en Slovaquie en détournant un chanteur slovaque[Lequel ?] mais cela ne l'intéresse pas, car c'est en France qu'il veut réussir[3].
S'inspirant alors de youtubeurs qui parodient la politique américaine, il décide de se lancer dans des remix de discours d'hommes politiques français[1]. Sa technique consiste à remixer une vidéo durant vingt ou trente heures, à l'accompagner d'une instrumentation inédite et à altérer la voix des politiciens en utilisant l'Auto-Tune, logiciel correcteur de tonalité[1],[4],[7],[5] et de trucage de la voix[2].
En , il remixe Marine Le Pen et son père (Marine le Pen chante du rai Avec Cheb Jean-Marie), s'en prend aux hommes politiques français qui massacrent la langue anglaise (Les Politiciens français font du rap - Thug President) et met en scène celui qu'il baptise pour la première fois « MC Mélenchon » (Jean-Luc Mélenchon - Booba OKLM).
Dans cette vidéo, Dominique Dord, « champion de la punchline » selon Khaled Freak, hausse le ton face au ministre du Budget en s'attaquant au bilan des finances publiques[7]. La vidéo met un mois à se faire remarquer[1] avant de faire l'objet d'un buzz après avoir été repérée par un site de rap, puis récupérée par des médias grands publics comme France Info[10]. Le , Dominique Dord adresse sur Twitter un clin d'œil à Khaled Freak à l'occasion de la nomination de Cazeneuve au poste de Premier Ministre[10] : « Félicitations républicaines à Bernard Cazeneuve. Mais c'est pas de votre faute ! », ce à quoi le youtubeur répond « Je suis KO »[11].
La réaction des hommes politiques est parfois très bonne comme Emmanuel Macron qui partage la vidéo Emmanuel Macron hurle - Heavy metal sur ses différentes vitrines sur les réseaux sociaux[4],[14] ou Jean-Luc Mélenchon[3] qui poste sur YouTube (via le responsable de sa chaîne Youtube, Antoine Nicolas[7]) des commentaires sous les vidéos Le Problème c'est celui de ceux qui se gavent (« Super remix. Merci » en janvier) et Réfléchissez (« Un grand merci pour ce nouveau remix ! Réfléchissez bien, en effet. Et le 23 avril, faites le choix de la paix... » en avril)[15].
Jean-Luc Mélenchon et son équipe de campagne ne se privent pas pour encourager, via des relais sur Twitter et Facebook, les remix que ses interventions inspirent[16]. Le site du mouvement politique La France insoumise lancé par Mélenchon salue le le « remix hip-hop du jour : Mélenchon et les hypocrites! »[17].
Quant à lui-même, Khaled Freak dit ne pas être féru de politique et ne pas vouloir s'engager : « Je m'y suis mis sur le tard. Aujourd'hui, je ne veux pas m'engager. Je resterai neutre et ne prendrai pas position. » même s'il est parfois contacté par les représentants de certains candidats[4]. En revanche, il reconnaît que certains de ces remix ne sont pas satiriques, comme Hypocrites, qui a selon lui une dimension « universelle »[13].
Sa composition La Poudre de perlimpinpin, reprenant le débat télévisé de l'entre-deux-tours entre Le Pen et Macron, commence à être diffusée en radio le , ce qui constitue une première pour un vidéaste français[18].
Remix de discours politiques
À propos de la qualité de la voix des hommes politiques, Khaled Freak estime que « Macron, Valls, Mélenchon et Sarkozy s'inscrivent dans les meilleurs potentiels »[4]. Il a plus de difficultés avec Hollande et Fillon car « l'Auto-Tune n'aime pas les voix basses »[4]. Il affectionne particulièrement les discours emphatiques, en plein air, avec des anaphores pour constituer un refrain[3].
« Quand les politiciens disent un truc, ils ne peuvent plus faire marche arrière – c’est enregistré à jamais. À l'instar des rappeurs, ils ont leur punchlines et ces punchlines sont immortelles » explique encore le musicien[7].