Ketty Sina, de son nom civil Françoise Sina, née en 1957 au Gabon[1] est une danseuse, mannequin et entrepreneuse camerounaise. Elle est connue pour avoir été l'une des clodettes danseuses de Claude François[2].
Biographie
Enfance
Ketty Sina voit le jour au Gabon, et passe son enfance à Ebolowa, au Sud-Cameroun, entourée de ses cinq frères et sœurs. Elle est une enfant fragile, pas brillante à l'école et peu ambitieuse. Son père est épicier et sa mère étalagiste[3].
En France
En 1975, à la suite d'un mariage arrangé, Ketty Sina, âgée de quinze ans[4], rejoint son mari en France. Sur place, elle se forme en couture et, par ailleurs, devient mannequin au salon du prêt à porter et prend des cours de danse. Peu de temps après, elle divorce de son mari pour cause de maltraitance. Dès lors, elle fera connaissance avec la tumultueuse vie parisienne[5].
Clodette de Claude François
En septembre 1976, en prestation de danse sur la piste de l'Élysée-Matignon, Ketty Sina se fait remarquer par Claude François qui, le lendemain, la convoque dans son bureau et l'engage ; elle a 18 ans[6],[1]. Trois jours plus tard, elle fait sa première télé. Dès lors, elle devient clodette et accompagne l'idole des jeunes dans ses nombreux succès, jusqu'au décès de celui-ci le 11 mars 1978[1]. En pleine ascension dans son nouvel élément, Claude François la surnomme « la Bangala aux longues jambes »[3].
L'après Cloclo
Après de moments mémorables de clodette, ponctués par des tournées, le monde de Ketty Sina bascule brutalement avec le décès de Claude François. Subissant d'incessants harcèlements médiatiques sur le décès de l'artiste, elle est contrainte de quitter la France pour s'installer en Italie. Elle devient gogo danseuse dès lors[3] ; elle est soustraite à des prestations dans des petits clubs de danse. Elle fait son retour à Paris six mois plus tard, sous un environnement lui étant peu favorable à une renaissance artistique. Dans son périple, elle rebondit en tant que danseuse au Paradis latin ; ensuite, elle devient pendant douze ans meneuse de revue au cabaret L’Alcazar, où elle incarne Joséphine Baker, dansant seins nus avec une ceinture de banane autour de la taille. Elle apparaît dans de nombreux clips à succès comme danseuse, dont le fameux Cuba des Gibson Brothers[3].
En 1992, elle porte un intérêt au monde de la mode. Elle s'y investit en lançant la première agence de mannequins noirs à Paris. Malheureusement, ce projet n'aboutit pas, plutôt la ruine. Elle se retrouve divorcée de son deuxième mariage ; endettée, la garde de ses enfants lui est retirée ; elle hypothèque ses biens et sombre dans la dépression[7].
Renaissance
À la fin des années 1990, Ketty Sina se reconvertit dans la restauration. Elle devient propriétaire du Kamukera, restaurant africain parisien dans le 13e arrondissement. La particularité du restaurant de l'ex-clodette est d'abriter une décoration de souvenirs de Claude François : des photographies, des disques d'or et vidéos grands écrans diffusant des prestations de l'artiste avec ses clodettes[8]. Elle possède également une résidence hôtelière à Kribi, au Sud-Cameroun, dénommée « Résidence Ketty Sina »[9].
Justice
En 2012, avec ses onze compagnonnes anciennes danseuses de Claude François, Ketty Sina est en justice pour l'obtention des droits liés à son image. Elle réclame 1600 euros des droits de diffusion d'images de leurs fameuses chorégraphies à la télé ou en DVD, à la société de perception et de diffusion des droits des artistes-interprètes (Spedidam)[10].
Polémique sur le racisme
Sur la polémique faisant allusion au propos jugé raciste de Claude François « tu pourrais retourner sur ton cocotier » envers Ketty Sina, celle-ci l'explique par le fait qu'il l’ait dit sous l'effet de l'agacement, car ne savait comment exprimer son mécontentement. En effet, la clodette était une habituée des retards et l'exaspération était au paroxysme lorsqu'elle se présentait à une grosse répétition avec une heure de retard[11].
Ketty Sina dit avoir été rarement victime de racisme, grâce à ses atouts et son charme[4].