Kerbala (arabe : Karbalāʾ, كربلاء ; aussi transcrite « Karbala » ou « Kerbela »), qui étymologiquement signifie « Terre de la souffrance et du croisement des sabres » (كربلاء), est une ville d'Irak, située à 100 km au sud-ouest de Bagdad. Sa population en 2003 était de 572 300 habitants. Elle atteint en 2018 1,2 million[1].Elle est la capitale de la province de Karbala.
À la suite des tensions concernant la succession du califat, les Omeyyades ont défait à Kerbala, le 10 octobre 680[2], l'armée d'Al-Hussein ibn Ali, petit-fils de Mahomet, lors de la bataille dite de Kerbala[3], C'est un des événements fondateurs du chiisme. C'est là que Hussein fut décapité par les soldats du calife Yazid Ier. Hussein avait précédemment refusé de prêter allégeance à ce dernier, après quoi il avait quitté la Mecque en direction l’Irak, accompagné de sa famille, pour rejoindre Koufa.
Fondation de la ville
À cette époque, la ville n'existait pas encore : ce sont les générations suivantes qui la bâtirent, afin d'accueillir les pèlerins qui venaient se recueillir sur le site de la bataille et dans la mosquée construite à cet endroit, le mashhad d'al-Hussein. On trouve la première mention de ce monument en 977[4].
En 1555, le traité d'Amasya transfère Kerbala, ainsi que Nadjaf, de la domination séfévide à celle des Ottomans tout en garantissant le maintien du pèlerinage chiite.
L'Achoura et l'Arbaïn constituent l'un des plus grands rassemblements religieux au monde avec environ vingt millions de musulmans, venus des quatre coins de l'Irak mais aussi de plusieurs pays musulmans (Iran, Pakistan, Inde, Liban, péninsule arabique, Turquie, Syrie, Afghanistan), et même de plus loin. Ils sont accueillis par la population locale qui leur offre repas et hébergement. Les chiites posent leur front à l'endroit même où Hussein a été décapité.
↑Le massacre de Karbala est souvent placé en 1802 ; il semble que 1801 soit la bonne date, notamment selon Hamadi Redissi, Le Pacte de Nadjd : ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam, Seuil, , 349 p. (ISBN978-2-02-112431-6, présentation en ligne)
↑(en) Martin S. Kramer, Arab awakening and Islamic revival: the politics of ideas in the Middle East, New Brunswick (N.J.)/London, Transaction Publishers, , 297 p. (ISBN1-56000-272-7, lire en ligne), p. 164
↑ a et b(en) Thabit Abdullah, A Short History of Iraq : from 636 to the Present, Pearson Education, , 234 p. (ISBN0-582-50579-8, lire en ligne), p. 89