En 1929, la marine impériale japonaise donna la responsabilité à Kawanishi de lui fournir un nouvel hydravion de reconnaissance à long rayon d'action. Kawanishi envoya alors une équipe au Royaume-Uni pour aller visiter les usines du constructeur Short Brothers, afin d'inspecter leurs conceptions et ensuite produire un avion correspondant bien aux besoins de la marine japonaise. Après avoir inspecté en détail le Singapore Mk.I et le Rangoon, lui-même une adaptation militaire du Calcutta, les équipes de Kawanishi choisirent de produire une version élargie du Rangoon, avec des moteurs Rolls-Royce Buzzard à la place des Bristol Jupiter d'origine[2],[3].
Le concept de Short, le S.15 K.F.1, était un grand biplan tout en métal, avec trois moteurs Buzzard montés entre les ailes dans des nacelles aérodynamiques, dotées de radiateurs proéminents au-dessus des moteurs. Il avait deux cockpits côte-à-côte séparés pour les deux pilotes, avec des positions de mitrailleurs dans le nez, deux positions dorsales et deux dans la queue, avec l'ingénieur de vol et l'opérateur radio installés à l'intérieur de la coque, qui contenait également une cuisine et de quoi héberger huit membres d'équipage[4],[5].
Le prototype de K.F.1 effectua son premier vol le et, après de brefs essais, fut désassemblé et envoyé vers le Japon par bateau[6]. Quand il fut remonté après son arrivée au Japon, les tests effectués par les Japonais montrèrent qu'il avait de bonnes performances, et Kawanishi négocia alors l'obtention d'une licence de production pour le K.F.1, le premier exemplaire « entièrement japonais » étant achevé en . Quatre appareils furent produits au Japon, le dernier étant achevé en [7]. Ces avions différaient du prototype par l'ajout d'un cockpit fermé pour les pilotes et des cockpits arrière modifiés[8].
Carrière opérationnelle
L'avion fut formellement accepté en service par la Marine japonaise en , sous la désignation officielle d'« Hydravion de marine Type 90-2 » (H3K1 pour le constructeur Short)[7]. Ils furent utilisés pour effectuer de la patrouille maritime à longue distance et des missions d'entraînement au-dessus du Pacifique, restant en service jusqu'à la fin de l'année 1936[8],[9].
Le , l'un des H3K s'écrasa lors de sa descente de nuit vers la base aérienne de Tateyama(en), lors d'un vol d'entraînement. La cause fut établie comme étant un altimètre trop lent à afficher les variations d'altitude. Le célèbre aviateur naval Lt. Cmdr. Shinzo Shin fut tué, ainsi que deux autres des cinq membres d'équipage[9].
(en) Peter London, British Flying Boats, Stroud, Gloucestershire, Royaume-Uni, Sutton Publishing, , 298 p. (ISBN0-7509-2695-3)
(en) The Illustrated Encyclopedia of Aircraft (Part Work 1982–1985), Orbis Publishing,
(en) Francis Crosby, The World Encyclopedia of Naval Aircraft, Lorenz Books, , 256 p. (ISBN978-0-7548-1670-6)
(en) Michael John Haddrick Taylor, Bill Gunstonet al. (préf. John W.R. Taylor), Jane's encyclopedia of aviation, Londres, Studio Editions, , 948 p. (ISBN978-1-85170-324-1, OCLC28177024)