Karl August Reinhardt, né en janvier 1895 et mort en avril 1941, est un mathématicien allemand dont les recherches concernaient la géométrie, notamment les polygones et les pavages. Il a résolu l'une des parties du dix-huitième problème de Hilbert et a donné son nom aux polygones de Reinhardt(en).
Bieberbach s'installe à Berlin en 1921, prenant Süss comme assistant. En 1924, Reinhardt rejoint l'université de Greifswald en tant que professeur extraordinaire, sous la direction de Johann Radon ; cela lui donne un revenu suffisant pour subvenir à ses besoins sans deuxième emploi et lui permet de consacrer plus de temps pour ses recherches. Il devient professeur à Greifswald en 1928[1],[2].
Il demeure à Greifswald pour le reste de sa carrière. Cependant, malgré sa position désormais confortable, sa santé se dégrade et il meurt à Berlin le 27 avril 1941, âgé de 46 ans[1],[2].
Il s'intéresse longtemps au dix-huitième problème de Hilbert, intérêt partagé avec Bieberbach, qui en 1911 avait résolu une partie du problème. Une deuxième partie du problème requière un pavage de l'espace euclidien par une tuile qui n'est le domaine fondamental d'aucun groupe. Dans un article de 1928, Zur Zerlegung der euklidischen Räume in kongeuente Polytope Reinhardt résout cette partie en trouvant un exemple d'un tel pavage. Dans un développement ultérieur, Heinrich Heesch démontre en 1935 que les pavages possédant cette propriété existent même dans le plan euclidien à deux dimensions[7].
Une autre de ses publications, Über die dichteste gitterförmige Lagerung kongruenter Bereiche in der Ebene und eine besondere Art konvexer Kurven de 1934, construit l'octogone lissé(en) et conjecture que, parmi toutes les formes convexes à symétrie centrale du plan, c'est celle avec la compacité maximale la plus basse[8].
Reinhardt publie également un manuel, Methodische Einfuhrung in die Hohere Mathematik (1934). Il y présente le calcul infinitésimal dans un format inversé par rapport à la présentation classique, avec des aires sous les courbes (intégrales) plutôt que les pentes des courbes (dérivées). Il juge en effet que le matériel serait plus facile à apprendre dans cet ordre[2].
↑(en) R.L Graham, « The largest small hexagon », Journal of Combinatorial Theory, Series A, vol. 18, no 2, , p. 165–170 (DOI10.1016/0097-3165(75)90004-7, lire en ligne, consulté le )
↑Milnor, J. Hilbert's problem 18: on crystallographic groups, fundamental domains, and on sphere packing.Mathematical developments arising from Hilbert problems (Proc. Sympos. Pure Math., Northern Illinois Univ., De Kalb, Ill., 1974), pp. 491–506. Proc. Sympos. Pure Math., Vol. XXVIII. American Mathematical Society, Providence, RI, 1976