S'inspirant du magazine satirique à succès Punch, tout en étant plus conservateur, beaucoup moins incisif et meilleur marché[2], Judy proposait textes, caricatures, illustrations et bandes dessinées destinés aux classes moyennes[3]. Ce fut selon David Kunzle « l'un des plus populaires des magazines humoristiques familiaux de l'Angleterre de la fin du XIXe siècle[4] ». C'est dans ses pages qu'est né Ally Sloper, qualifié par Roger Sabin de « première superstar de la bande dessinée[5] ».
Histoire
La collaboration Ross-Dalziel
Judy est fondé en 1867 par M. Bourne et Charles H. Ross sur le modèle du magazine satirique à succès Punch, créé en 1841, et de son rival bon marché Fun, lancé en 1861 et racheté en 1870 par les frères Dalziel[6]. Le succès de Judy conduit les Dalziel à le racheter en 1872[7]. Gilbert Dalziel, fils d'Edward, est nommé directeur de la publication, tandis que la direction éditoriale reste entre les mains de Ross. Grâce à ces nouveaux moyens financiers, la revue peu engager de nombreux illustrateurs, comme le célèbre Phiz, qui trouvait là un moyen de gagner facilement de l'argent.
À partir de 1872, Dalziel et Ross publient toute une série de livres de divertissement (recueils de dessins, almanachs, petits romans et guides humoristiques) publiés par « les bureaux de Judy » (« “Judy” Office »)[8]. Écrits principalement par Charles H. Ross ou Ernest Warren, ces « Shilling Books » (« Livres à un shilling »), qui coûtaient en fait moins d'un shilling (12 pence), étaient tous richement illustrés par les auteurs de la revue (Phiz, Fred Barnard, Adelaide Claxton, Archibald Chasemore, Marie Duval, William Reynolds, etc.).
En 1883, Ross revend à Dalziel ses droits sur Ally Sloper[8]. Afin d'exploiter au mieux le personnage, Dalziel lance alors le Ally Sloper's Half Holiday, un hebdomadaire centré sur le personnage. Cela fait disparaître Ally de Judy. Cependant, ce n'est pas une mauvaise période pour la revue, à laquelle continuent à contribuer nombre d'illustrateurs qui savent séduire le lectorat comme W. G. Baxter, Bernard Partridge, Maurice Greiffenhagen, Alfred Bryan, Fred Pegram, Raven Hill, F. H. Townsend ou toujours Fred Barnard[9]. Cependant, Judy ne parvient pas à garder un illustrateur sortant du lot et sa qualité décline progressivement, bien que les ventes restent correctes[10]
À la suite de désaccords avec Dalziel, Ross quitte définitivement Judy en 1887, ce qui entraîna la fin de la publication des « Shilling Books ». Ross lance un magazine concurrent, C. H. Ross's Variety Paper, qui cesse cependant après une trentaine de numéro. En 1888, Gilbert rachète pour 8000 livres la revue à son père et ses oncles[11].
Judy après Ross
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Le plus conservateur des journaux populaires
Journal conservateur (il soutient toujours Benjamin Disraeli contre William Gladstone), Judy défendait cependant ardemment la protection des femmes et l'éducation obligatoire[12]. En effet, femmes comme enfants formaient un lectorat potentiel non négligeable.
Notes et références
↑Soit, en français, « Le Journal sério-comique de Londres ».