Jo Ractliffe, née le , est une photographe et enseignante sud-africaine travaillant au Cap, où elle est née, et à Johannesbourg. Elle est considérée comme l'une des «photographes sociales» sud-africaines les plus influentes[1].
Elle a été boursière ou résidente de la fondation Christoph Merian et de l'École cantonale d'art du Valais, en Suisse et au début des années 2000[4],[5], puis en 2008 de l'Ampersand Foundation à New York, et en 2010 de l’institut Wiser (Wits Institute for Social and Economic Research)[6].
Elle est maître de conférences à la Witwatersrand School of Arts, au sein de l'université du Witwatersrand de Johannesburg[6],[7]. Elle a enseigné également à l'Académie internationale d'été des beaux-arts de Salzbourg, en Autriche, et au Market Photo Workshop de Johannesbourg[2].
Photographe documentaire
Elle débute sa pratique photographique en 1980. Elle réalise ses premières séries Crossroads et Visserkor dans les townships du Cap. La lutte contre l'apartheid s'intensifie et les violences s'amplifient[8].
Elle montre la montée de la violence avec Nadir qu'elle réalise entre 1986 et 1988[8].
As Terras do Fim do Mundo est un de ses projets les plus connus. Elle s’intéresse à l'Angola depuis le milieu des années 1980 lorsqu'elle a lu pour la première fois Another Day of Life, le récit de Ryszard Kapuściński sur les événements qui ont conduit à l'indépendance de l'Angola et à la guerre civile[9]. Ses photographies constituent un reportage documentaire, effectué en 2009 et 2010, qui capture les traces de la violence, et de combat dans un paysage, évoquant la mémoire, l'histoire et les conséquences du conflit[10],[11],[12],[13],[14]. Elle montre comment la violence du passé se manifeste dans le paysage du présent[15].
Pour la série Borderlands, elle se rend à Platfontein, entre 2011 et 2013. Cette région est marquée par la guerre d'indépendance entre l'Angola et l'Afrique du Sud. Dans le paysage quelques pierres disséminées marquent les tombes des personnes assassinées et oubliées[8].
Jo Ractliffe aborde les thèmes du déplacement, du conflit, de l'histoire, de la mémoire et de l'effacement[16]. Ses images mettent en évidence les vestiges du conflit, visibles comme des cicatrices dans le paysage[17].
Prix
Meilleur livre photo As Terras do Fim do Mundo, Festival international du livre photo de Kassel, 2010[18]
↑(en) Nell Frizzell et Jo Ractliffe, « Jo Ractliffe's best photograph : the ghosts of Angola's civil war », The Guardian, (lire en ligne)
↑(en) Juliana Irene Smith et SAHO, « The Contemporaries : Jo Ractliffe », Artthrob, (lire en ligne)
↑Edelweiss Vieira, « Des photographies d’Afrique exposées à La Maison rouge à Paris », Le Monde, (lire en ligne)
↑Jo Ractliffe, As Terras do Fim do Mundo: The Lands of the End of the World, South Africa, Michael Stevenson, (ISBN0620485515)
↑Metropolitan Museum of Art. "The Aftermath of Conflict: Jo Ractliffe's Photographs of Angola and South Africa." The MET. Last modified June 2015. Accessed November 24, 2018. https://www.metmuseum.org/exhibitions/listings/2015/jo-ractliffe.